
Vigilance. Ces mammites aiguës sont peu fréquentes mais génèrent une forte mortalité. Les germes d’environnement sont en majorité impliqués dans cette pathologie.
Appelé en urgence un dimanche matin pour une vache laitière qui ne se relève pas, voici les informations dont je dispose.
Cette vache à haut potentiel a été tarie trois jours auparavant. Elle produisait encore 31 kg de lait, n’avait pas fait de mammites cliniques pendant la lactation, et le dernier comptage disponible avant le tarissement était inférieur à 100 000 cellules par millilitre de lait. Conformément au protocole de soins, cette vache, considérée comme saine, a reçu un obturateur interne de trayon selon les modalités décrites : nettoyage et désinfection de l’extrémité du trayon, extraction de l’air restant dans la seringue et administration dans le canal du trayon en pinçant bien sa base.
L’animal est logé dans une petite aire paillée de 50 m2 avec quatre autres animaux adultes. Le logement ouvert sur l’extérieur est bien ventilé et propre. Au dire des éleveurs, la vache semblait moins bien depuis quarante-huit heures.
L’examen clinique a donné les éléments suivants : elle a une température de 38,7 °C ; elle ne sait pas se relever, boit et mange difficilement, ne rumine pas ; ses fréquences cardiaques et respiratoires sont normales. Lorsque j’ai énoncé un diagnostic éventuel de mammites, les éleveurs ont été surpris. En examinant bien les mamelles malgré le décubitus, le quartier arrière gauche présentait des modifications du lait, de couleur citron. En revanche, il n’était pas œdématié.
L’hyperthermie est très fugace dans ces infections aiguës
Lorsque la vache a commencé à être moins bien, quarante-huit heures plus tôt, elle était déjà en début d’infection mammaire et sa température aurait dû se trouver aux alentours de 40 °C, l’hyperthermie étant très fugace dans ces infections aiguës. Les bactéries à l’origine de ce type d’infection sont souvent des Gram négatifs. Compte tenu de la gravité du cas, j’ai utilisé des fluoroquinolones. Il s’agit d’antibiotiques d’importance critique, dont la prescription est réglementée depuis le 1er avril 2016 : il n’est possible de la délivrer qu’au chevet de la vache, avec la nécessité de réaliser une bactériologie et un antibiogramme. Ce qui a donc été fait. Et en plus du traitement antibiotique, un traitement symptomatique a été mis en place : perfusion de chlorure de sodium, anti-inflammatoire et drenchage.
Le résultat de la bactériologie a indiqué une Klebsiella pneumoniae, en culture pure et riche. Cette bactérie est sensible aux fluoroquinolones, mais aussi aux sulfamides, d’après l’antibiogramme. D’origine environnementale, elle se développe le mieux dans la sciure et dans les copeaux. Le portage intestinal par les vaches a été démontré comme source de contamination des litières. Des lavettes mal désinfectées peuvent en constituer une autre.
Un tarissement moins brutal
Les mammites aiguës consécutives au tarissement sont un problème peu fréquent, mais important du fait de la mortalité générée. En Bretagne, cela concerne en moyenne 2 élevages sur 1 000 par an. Généralement, c’est la technique d’infusion de l’intra-mammaire qui est mise en cause, ces mortalités pouvant intervenir avec des spécialités antibiotiques à spectre étroit ou large.
Dans ce cas concret, j’ai préconisé le curage de la stabulation des vaches taries, un tarissement moins brutal, plus progressif, avec une traite par jour, une attention particulière lors du nettoyage et la désinfection du trayon, et l’administration d’antibiotique à large spectre par voie locale, associée à celle de l’obturateur pour le prochain lot d’animaux à tarir.
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