Le vêlage n’est pas une urgence

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Veille. Un cas de mortalité montre que le monitoring ne remplace pas le savoir-faire de l’éleveur.

De garde, je reçois un appel pour un vêlage difficile à 23 h 30. Sur place, je constate que la vache fait une torsion de matrice. Je détords l’appareil génital et sors le veau, mais il est déjà trop tard. Ces interventions font partie du métier, mais normalement, un vêlage ne se gère pas la nuit.

Ici, c’est l’appareil de détection de vêlage qui a déclenché l’alerte. Or, si ces outils sont une aide, ils ne doivent pas être utilisés sans une approche minimum de la physiologie du vêlage. Dans ce cas, la torsion a retardé les contractions et l’alerte s’est déclenchée trop tard. La situation pourrait se répéter pour un veau non déplié ou ayant le postérieur en avant. La perte du veau rappelle que le vêlage n’est pas une urgence, mais l’aboutissement d’un processus physiologique de plusieurs heures qu’il faut surveiller.

Avant la mise bas

Diagnostiquer la progression du veau

La surveillance visuelle permet d’observer les modifications anatomiques et comportementales de la vache : distension ligamentaire à la base de la queue, congestion de la mamelle, dilatation de la vulve, isolement, coliques. Ces signes marquent l’approche du vêlage, mais ils sont imprécis.

Le suivi de la courbe de température améliore la précision du timing. Il y a naturellement une hyperthermie persistante dans les jours qui précèdent la mise bas, suivie d’une chute brutale de température : lorsqu’elle tombe sous 39 °C, le vêlage est prévu dans les vingt-quatre heures. La durée de la phase d’hyperthermie et son intensité sont variables. La pratique régulière de cette technique de veille permet de se l’approprier et d’améliorer le confort de surveillance en diminuant le risque de « vêlage surprise ». La prise de température­ le soir à partir de 9 mois de gestation contribue à éviter les nombreux dérangements inutiles de nuit. Une fois l’imminence du vêlage annoncée par une chute de température, on peut pratiquer une fouille vaginale.

La fouille vaginale (FV) est un examen clinique de base, sans risque s’il est pratiqué dans de bonnes conditions d’hygiène. Pourquoi faire une FV ? Pour constater l’état d’ouverture du col et anticiper l’apparition du veau. Quand faire une FV ? Lorsque l’on suspecte que les choses traînent par rapport au déroulement habituel. Cette FV peut être renouvelée en fonction de l’état d’avancement d’ouverture du col. Elle se pratique sur l’animal debout, avec un gant et du gel gynécologique, après nettoyage du périnée, en respectant­ les règles d’hygiène élémentaires. Ce geste d’élevage incontournable doit être acquis ! N’hésitez pas à faire évaluer votre pratique par votre formateur sanitaire de proximité : votre vétérinaire. La FV est un geste indispensable complémentaire des outils de détection, pour suivre la progression de l’engagement du veau avant son apparition au niveau de la vulve. Pour autant, la FV ne signifie pas qu’il faille pratiquer l’extraction du veau. Elle sert à vérifier que tout progresse normalement et à appeler le vétérinaire dès que l’on a un doute : un veau mal placé, une torsion utérine, des jumeaux entremêlés sont autant de cas qui stoppent l’évolution du vêlage et qu’il convient de diagnostiquer le plus tôt possible.

pendant la mise bas

Fouille vaginale avant toute extraction forcée

La phase d’expulsion du veau est beaucoup plus courte : quelques dizaines de minutes qui mettent rarement en péril la vie du veau si la période de préparation a été bien surveillée. Une fois le col complètement ouvert, sous l’effet des contractions utérines, le veau s’engage dans le bassin. La rupture de la poche des eaux n’implique pas l’extraction immédiate­ du veau qui peut vivre, encore plusieurs heures, car le placenta­ reste fonctionnel­ pour l’oxygéner.

Avant de tenter une extraction, il faut faire une FV pour s’assurer de la dilatation complète du col et de la bonne position du veau. Cet examen se pratique sur l’animal debout.

L’aide au vêlage doit se faire de manière douce, dans le calme, en prenant son temps et, bien sûr, dans de bonnes conditions.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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