Analyse. Cette première synthèse régionale nous éclaire sur le fonctionnement des installations de méthanisation en France, qui restent très liées à l’élevage.
Les unités de méthanisation bénéficiant d’un contrat d’achat de l’énergie (électricité ou biométhane) ont désormais l’obligation de déposer les données de fonctionnement annuelles de l’installation. À partir des premières données de 2018, la Dreal (1) de Bretagne a pu réaliser une première analyse sur la filière biogaz bretonne. L’échantillon régional se compose de 61 unités, mais toutes les données n’étaient pas interprétables. Ce sont majoritairement des méthaniseurs à la ferme (48), les autres étant des collectifs agricoles ou multi-acteurs. Logiquement, les unités bretonnes valorisent d’abord des effluents d’élevage dans leurs intrants (56 % de la ration), et plus encore les installations agricoles (plus de 65 % de la ration). Les 52 méthaniseurs dont les données étaient interprétables ont ainsi permis de traiter 372 508 tonnes d’effluents, soit 1,4 % des effluents disponibles en Bretagne.
15,7 ha de maïs en moyenne dans la ration
L’enquête montre que ces unités utilisent aussi des intrants végétaux agricoles (10,8 % de la ration), en particulier du maïs (6,8 %) et en proportion plus importante que ne le prévoyait la ration du projet. En moyenne, chaque unité agricole introduit 15,7 ha de maïs. « Si on extrapole au nombre d’unités en fonctionnement en Bretagne en 2020, la surface de maïs utilisée pour la méthanisation est d’environ 2 000 ha, soit 0,1 % de la SAU régionale. À titre de comparaison, le taux d’artificialisation des sols, en Bretagne, était de 11,4 % en 2016, avec une évolution annuelle de 0,74 % », note la Dreal.
Les cultures intermédiaires à vocation énergétique (Cive) entrent aussi dans la ration : en moyenne 25,9 ha par projet agricole, pour un rendement de 15,7 t/ha brutes.
La grande majorité des installations valorisent le biogaz en cogénération. En effet, seules sept des unités inspectées en Bretagne injectent du biométhane. En cogénération, la moyenne du temps de fonctionnement est de 7 550 h/an (en écartant les cinq projets qui ont rencontré des difficultés avec moins de 5 000 heures de fonctionnement).
L’efficacité supérieure de l’injection
Le rendement du moteur (électricité produite/biogaz produit) est en moyenne de 40,9 % pour les installations d’une puissance supérieure à 250 kW, un peu moins (38,4 %) pour les puissances inférieures. Le taux de valorisation de chaleur moyen est de 46,2 %, ce qui donne une efficacité énergétique moyenne de 57,4 %. En ce qui concerne les quatre exploitants en injections de biométhane qui ont fourni des informations exploitables, la moyenne du temps de fonctionnement est de 7 620 h/an, avec une efficacité énergétique de 84,2 % en moyenne.
Sur les 61 sites étudiés, 42 indiquent n’avoir rencontré aucun souci de fonctionnement. Seuls deux sites ont déclaré de gros problèmes : des défauts de conception nécessitant d’importants travaux. Pour les autres, les dysfonctionnements sont variés et plus ou moins conséquents : panne moteur, microcoupures électriques, remplacement de matériels, etc.
(1) Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement. Cette synthèse a été réalisée en partenariat avec l’association Aile, l’Ademe régionale et l’Observatoire de l’environnement en Bretagne.
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