Il existe aujourd’hui environ 800 méthaniseurs en France, dont 600 sont d’origine agricole (en individuel ou collectif). Ce sont majoritairement des unités en cogénération (production d’électricité et de chaleur). Mais d’après le ministère de la Transition écologique, plus de 1 300 installations sont actuellement en projet. Une envolée qui concerne surtout des installations d’injection de biométhane (plus de 80 %), des unités souvent de plus forte puissance que celles en cogénération, et surtout beaucoup plus rentables, avec une vente de 80 % de l’énergie produite. L’injection est aussi plus attractive depuis que les opérateurs gaziers prennent en charge 40 % du coût du raccordement.
Baisse des soutiens
Mais l’État a dans ses cartons un projet de baisse importante du tarif de rachat du biométhane. Le premier a été retoqué par le Conseil supérieur de l’énergie en septembre dernier. Les agriculteurs méthaniseurs de France (AAMF) dénonçaient notamment un tarif qui menaçait les « petits » projets d’origine agricole et favorisait les sites industriels. Mais la contrainte budgétaire finira par s’imposer, et les pouvoirs publics souhaiteraient qu’à l’image du photovoltaïque, le développement de la méthanisation s’accompagne d’une baisse des coûts, donc du soutien de l’État. L’AAMF rappelle que les coûts d’un terrassement ou du béton nécessaire à une unité ne seront jamais revus à la baisse. Quant aux coûts d’exploitation, ils grimpent.
Pénurie de biomasse
Le marché des biodéchets s’est inversé : sources de revenu il y a quelques années, il faut désormais les payer. Après plusieurs années de sécheresse, les Cive (cultures intermédiaires à vocation énergétique) ne suffisent plus et certaines installations sont en pénurie de biomasse. L’afflux de nouveaux projets inquiète aussi les agriculteurs méthaniseurs.
« Beaucoup se feront sur des cultures car il n’y aura pas de biodéchets et d’effluents d’élevage pour tout le monde », avertit Francis Claudepierre, président de l’AAMF. Son association défend une méthanisation vertueuse, complémentaire de l’élevage et en équilibre avec le territoire. Une cohérence importante à mettre en avant, quand il faut faire face à des oppositions de plus en plus virulentes de collectifs ou de riverains.
Dominique Grémy
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
Le marché du lait Spot s’agite avec la rentrée
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Quelles implications environnementales de la proposition de l’UE pour la Pac ?
L’Iddri suggère de briser « l’ambivalence » des chambres d’agriculture en matière de transition agroécologique