Les élevages français à la peine pour fournir des oeufs bio et de plein air

Paris, 14 oct 2016 (AFP) - Les élevages français de poules pondeuses, à la peine pour répondre à la demande grandissante d'oeufs bio et de plein air, vont essayer d'augmenter leurs capacités à 50 % de toute la production française d'ici 2022, mais réclament de l'aide pour y parvenir, a indiqué vendredi l'interprofession.

« Il y a une surcapacité d'équipements conventionnels d'élevage qui ne sont pas finis d'amortir dans les élevages, et une sous-capacité d'équipements de production d'oeufs bio et alternatifs », a expliqué à l'occasion de la journée mondiale de l'oeuf Philippe Juven, président du CNPO à l'AFP, lui-même éleveur de volailles dans la Drôme.

Actuellement, la production d'oeufs dits « conventionnels », c'est-à-dire lorsque les poules sont en batterie dans des petites cages, représente 68 % des quelque 14,5 milliards d'oeufs pondus en France chaque année, selon M. Juven.

Et 32% des oeufs français viennent d'élevages dits en « cage aménagée », c'est-à-dire portant soit le label bio, soit « poules de plein air », soit le label rouge ou encore « poule au sol ».

« Aujourd'hui, l'obligation que nous nous fixons est de passer de 32 % à 50 % d'ici 2022 » a ajouté M. Juven, « mais cela nécessite des investissements à hauteur de 500 millions d'euros et nous aurons besoin de l'aide de nos partenaires pour y parvenir », a-t-il ajouté.

« Nous sommes conscients de la demande sociétale des consommateurs, mais la filière ne va pas assez vite et ne peut pas le faire seule » a-t-il ajouté. « Les élevages français ont investi 1 milliard d'euros en 2012 pour mettre leurs élevages aux normes européennes, qui ne sont pas amortis. Les banques refusent de financer des modernisations tous les cinq ans » a ajouté M. Juven.

La chaîne de supermarchés Lidl a annoncé vendredi également qu'elle s'engageait à « supprimer définitivement tous les oeufs de poules élevées en cage » vendus dans ses magasins et utilisés dans les produits transformés.

Cette démarche d'engagement en faveur du bien-être animal fait suite à d'autres annonces du même type par d'autres enseignes, parmi lesquelles Monoprix.

Mais l'enseigne Lidl a pris ses précautions sur le calendrier, probablement en raison des contraintes d'élevage. Ainsi Lidl s'engage à ne plus vendre d'oeufs de poules en cage d'ici à 2025, et dans ses produits transformés d'ici à 2020.

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Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
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Holstein

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