« Il y a une surcapacité d'équipements conventionnels d'élevage qui ne sont pas finis d'amortir dans les élevages, et une sous-capacité d'équipements de production d'oeufs bio et alternatifs », a expliqué à l'occasion de la journée mondiale de l'oeuf Philippe Juven, président du CNPO à l'AFP, lui-même éleveur de volailles dans la Drôme.
Actuellement, la production d'oeufs dits « conventionnels », c'est-à-dire lorsque les poules sont en batterie dans des petites cages, représente 68 % des quelque 14,5 milliards d'oeufs pondus en France chaque année, selon M. Juven.
Et 32% des oeufs français viennent d'élevages dits en « cage aménagée », c'est-à-dire portant soit le label bio, soit « poules de plein air », soit le label rouge ou encore « poule au sol ».
« Aujourd'hui, l'obligation que nous nous fixons est de passer de 32 % à 50 % d'ici 2022 » a ajouté M. Juven, « mais cela nécessite des investissements à hauteur de 500 millions d'euros et nous aurons besoin de l'aide de nos partenaires pour y parvenir », a-t-il ajouté.
« Nous sommes conscients de la demande sociétale des consommateurs, mais la filière ne va pas assez vite et ne peut pas le faire seule » a-t-il ajouté. « Les élevages français ont investi 1 milliard d'euros en 2012 pour mettre leurs élevages aux normes européennes, qui ne sont pas amortis. Les banques refusent de financer des modernisations tous les cinq ans » a ajouté M. Juven.
La chaîne de supermarchés Lidl a annoncé vendredi également qu'elle s'engageait à « supprimer définitivement tous les oeufs de poules élevées en cage » vendus dans ses magasins et utilisés dans les produits transformés.
Cette démarche d'engagement en faveur du bien-être animal fait suite à d'autres annonces du même type par d'autres enseignes, parmi lesquelles Monoprix.
Mais l'enseigne Lidl a pris ses précautions sur le calendrier, probablement en raison des contraintes d'élevage. Ainsi Lidl s'engage à ne plus vendre d'oeufs de poules en cage d'ici à 2025, et dans ses produits transformés d'ici à 2020.
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