Ambiance. Confronté à des problèmes pulmonaires récurrents sur ses veaux, Christian Delambre a installé une gaine de ventilation dans la nurserie. Au regard de leur santé, les premiers mois d’utilisation sont concluants.
En mai 2016, Christian Delambre met en service une nouvelle nurserie pour les veaux de 0 à 6 mois, afin de faire face à des problèmes pulmonaires en stabulation, participant à une mortalité proche de 20 %. Ce bâtiment en bois fermé (30 x 12 m), avec un plafond isolé, prévoit cinq cases collectives, un Dal et six cases individuelles. Pourtant, dans cette installation récente et fonctionnelle, les difficultés sanitaires au niveau respiratoire vont perdurer.
« Dès la mise en service, j’ai constaté de la toux chez les jeunes animaux et une odeur d’ammoniac permanente qui m’ont alerté sur un défaut de renouvellement de l’air », explique Christian.
L’éleveur dispose alors de deux options : la ventilation par extraction d’air ou celle par surpression (insuffler dans le bâtiment de l’air sous pression). « L’extraction était plus coûteuse. Mais surtout, cette option nécessite au préalable de calfeutrer la nurserie. J’ai eu peur de ne pas maîtriser l’ambiance avec ce système. En revanche, j’ai été séduit par la simplicité d’utilisation de la gaine de ventilation. Il n’y a ni sonde ni volet à relever. Le système fonctionne 24 heures/24 et ne requiert aucun entretien. »
Dès février 2017, Christian décide donc d’installer la gaine Vetsmarttubes, de la société Huesker. Il s’agit d’un brasseur d’air relié à une gaine textile, parsemée de trous pour diffuser de l’air dans la nurserie. Les huit premiers mois d’utilisation sont à la hauteur de ses attentes.
« L’été s’est très bien déroulé »
« La période est chargée en travaux, mais je vais prendre le temps de vous recevoir car je suis convaincu par le produit, m’annonce-t-il d’emblée. L’été qui concentrait, dans mon contexte, le plus de problèmes sanitaires, s’est trèsbien déroulé. J’ai piqué deux ou trois veaux (contre le virus respiratoire syncytial) qui se sont rapidement remis sur pied. À confirmer cet hiver. »
Côté ambiance, il n’y a pas d’odeur d’ammoniac dans le bâtiment, ni au niveau du couchage des veaux. Une semaine après le curage et grâce à un paillage quotidien, à 14 h 30, le test du genou est concluant : après s’être agenouillé dans la litière des veaux, les genoux restent secs. « Même le comportement des veaux semble avoir évolué. Là où ils étaient souvent blottis dans un coin, je les vois davantage circuler, avoir des interactions sociales. »
« Sans une étude, le remède peut s’avérer pire que le mal »
La conception de ce dispositif de ventilation vise à insuffler de l’air sain et à évacuer les airs viciés et l’humidité. « Chaque installation est faite sur mesure, souligne Ambroise Debuire, installateur dans les Hauts-de-France. Avant de poser la gaine, Huesker réalise une modélisation en 3D du bâtiment. Sur cette base, nous simulons la circulation de l’air à l’aide d’un logiciel emprunté à l’aviation, pour définir un dimensionnement adapté au cas par cas. On s’assure ainsi de la bonne extraction des airs viciés. Sans cette étude préalable, le remède peut s’avérer pire que le mal. » Il s’agit de respecter un renouvellement total de l’air trois à quatre fois par heure (ou une fois par quart d’heure, vérifiable avec le test du fumigène), mais aussi une vitesse de 0,3 mètre par seconde sur le dos des veaux.
L’investissement s’élève à 7 000 €, avec un coût du montage de1500 €.
« La ventilation dynamique a un coût qui explique qu’on ne privilégie pas cette option pour du neuf, explique Bertrand Fagoo, conseiller bâtiment de la chambre régionale d’agriculture. Mais on peut avoir intérêt à forcer la ventilation pour renouveler l’air trois à quatre fois par heure dans un vieux bâtiment, lorsqu’il est enclavé ou en fond de vallée humide. »
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