
Six ans après avoir installé des tapis sur les caillebotis, les éleveurs du Gaec du Chardonneret, dans la Sarthe, apprécient le confort ainsi obtenu pour les animaux. Résultat : des pieds propres et sains.
En 1999, le Gaec du Chardonneret décide de construire un nouveau bâtiment pour loger ses soixante laitières et les génisses. Les éleveurs sortaient d’un bâtiment avec aire paillée et souhaitaient un autre modèle, plus économe en temps de travail et garantissant un bon niveau sanitaire au troupeau. Plusieurs visites en Belgique les ont orientés sur un bâtiment en caillebotis intégral. Un bâtiment certes plus onéreux, mais relativement compact avec deux aires de circulation et 63 logettes pour les vaches, le couloir d’alimentation puis en face, les 37 logettes des génisses, également sur caillebotis.
« Des tapis aussi sur les quais de la salle de traite »
Deux racleurs à câble assurent la propreté des deux aires d’exercice. L’extrémité d’une de ces aires fait office de parc d’attente devant la salle de traite. « Nous avons été satisfaits de ce bâtiment. Certes, cela pouvait être un peu glissant pour les vaches, mais nous n’avons jamais eu d’accidents sur un animal ou de problèmes pour détecter les chaleurs. En 2011, l’opportunité d’un plan d’aide à l’élevage nous a décidés à placer des tapis sur les caillebotis pour apporter plus de confort aux animaux, mais aussi sur les quais de la salle de traite qui étaient vraiment glissants », explique Pierre Lubineau.
Leur choix s’est porté sur les tapis Interlock, d’Animat (Ph Deru). Montant de l’investissement : 15 000 € (56 €/m²). Le tapis de deux centimètres d’épaisseur se présente en plaques adaptées à la dimension des caillebotis. Il est solidement fixé par des points de serrage qui s’encochent sous le caillebotis. Malgré l’épaisseur supplémentaire obtenue, aucune modification n’a été nécessaire pour les deux racleurs. Les éleveurs le reconnaissent : les vaches paraissent plus à l’aise pour se déplacer sur ces tapis. « Nous craignions des pousses d’onglons plus rapides avec ce sol moins abrasif, mais cela n’apparaît pas vraiment. Nous ne parons que quatre ou cinq vaches par an et nous détectons très peu de dermatites digitées », assurent les éleveurs.
Le bâtiment est raclé douze fois par vingt-quatre heures
Des résultats confirmés par le projet SOLVL qui a établi un observatoire dans cet élevage. Il note très peu de boiteries (3,5 %, très en dessous de la moyenne qui se situe à 30 %). Les résultats sont moins bons sur les tarsites avec un nombre de lésions sur le jarret assez élevé (66,7 %), mais cet indicateur concerne plutôt le mode de couchage (réglage des logettes) que le type de sol. Pourtant, les logettes du bâtiment, équipées de matelas à eau, apparaissent confortables.
Concernant la pousse des onglons, l’élevage est noté à 25-35 % d’anomalies, plus élevé que dans un caillebotis standard (entre 5 et 15 %). Un résultat normal pour un sol qui use moins la corne. Dernièrement, l’ambiance du bâtiment a été améliorée avec une ouverture complète de la faîtière du toit et l’ajout de translucides qui amènent davantage de clarté. Le bâtiment est raclé douze fois par 24 heures et entièrement passé au nettoyeur à haute pression une fois par an. Les résultats en cellules sur le troupeau sont très satisfaisants avec une moyenne de 125 000 sur deux ans.
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