La récolte et le mode distribution des fourrages impactent la consommation de fioul

Article réservé aux abonnés.

La récolte et le mode distribution des fourrages impactent la consommation de fioul

Pour les éleveurs laitiers, la comparaison a été faite entre les consommations réelles de carburant de 50 exploitations et les consommations théoriques, « calculée à partir des consommations par tâche ». Il s’avère qu’entre la consommation réelle et la consommation théorique, l’écart est de 13 %.


« Les installations en aire paillée consommeront plus de fioul,
à l’inverse des logettes fumier où la manutention des balles
est plus fréquemment manuelle. » (© Terre-net Média)
Le premier facteur explicatif est là aussi le système fourrager. « À l’échelle de l’exploitation, la consommation de carburant par hectare de Sau est inférieure de 30 % pour les systèmes herbagers par rapport aux systèmes herbe/maïs ou tout maïs. »

Cette différence s’explique en premier lieu par la productivité laitière plus faible dans le système herbager (3000 l lait /ha Sfp par rapport à 5000 l avec le maïs).

Ensuite, la plus faible utilisation de carburant dans le système herbager est un second facteur d’explication, que ce soit pour l’entretien des surfaces ou pour la distribution des fourrages en bâtiments : en effet, cette dernière nécessite moins de jours (175 j) par rapport aux systèmes ‘herbe/maïs’ (252 j) ou ‘tout maïs’ (365 j).

Le type de matériel entre également en jeu car en général, les systèmes ‘herbe’ nécessitent des tracteurs et des outils moins énergivores. « À noter enfin que les écarts de productivité laitière entre les systèmes tend à lisser les différences de consommation de carburant constatées. »

Des postes de consommation distincts

« La conduite fourragère utilise un peu plus de la moitié du carburant total consommé par un atelier laitier », poursuivait Emmanuel Beguin. Les interventions en bâtiment représentent quant à elles un tiers de cette consommation, la récolte et le transport arrivant en 3e position. Dans les systèmes herbagers, les interventions en bâtiment sont moins nombreuses, mais la gestion de la paille engendre par contre une consommation de carburant quasiment doublée par rapport aux deux systèmes ‘maïs’.

L’herbe, un carburant vert

L’étude montre également que les consommations de carburant en système laitier sont fortement liées à la Sfp notamment, et en particulier à la part de maïs dans cette Sfp. « Ramené à la tonne de MS, nous voyons que le maïs consomme environ 30 % de plus de carburant que l’herbe. La valorisation de l’herbe est également un facteur de variation de cette consommation » : ainsi, le passage d’une valorisation d’herbe de 4 à 7 t MS/ha/an entraine une réduction de la consommation de carburant d’environ 50 % : « ce gain de productivité est souvent permis par une optimisation de l’utilisation de l’herbe par le pâturage, très peu exigeant en fioul ».

Du simple au triple

La consommation de fioul est également sous l’influence du mode de distribution des fourrages, et donc du matériel utilisé, « lui-même influencé par le système fourrager ». Le taux d’humidité, la durée de la tâche et la puissance du matériel utilisé vont venir accentuer ou non cette consommation : ainsi, une dérouleuse et un chargeur vont consommer 2,5 l/j/50 VL contre près de 6,5 l/j/50 VL pour un godet désileur et son chargeur. « D’un matériel à l’autre, la consommation par Ugb et par jour peut être jusqu’à 2,5 fois plus importante. »

Le paillage et le type de logement choisi par l’éleveur sont d’autres facteurs venant modifier à la hausse ou à la baisse la consommation de carburant. Par exemple, les installations en aire paillée consommeront plus de fioul, à l’inverse des logettes fumier où la manutention des balles est plus fréquemment manuelle.

Cette étude montre donc qu’en bovin lait, les écarts de consommation de carburant constatés sont nettement expliqués par le système fourrager, avec en particulier l’influence des récoltes et de la distribution des fourrages. Mais d’autres facteurs viennent également moduler les écarts de consommations, comme le type de matériel utilisé pour la distribution et le paillage, ou bien encore le mode de logement des animaux.

Pour aller plus loin

  • 2e partie de l'étude sur les résultats des élevages en bovin viande, lire ici
  • « Consommations d’énergie dans les exploitations d’élevage herbivore - Une décennie pour faire la révolution », lire ici
  • Institut de l'élevage : www.inst-elevage.asso.fr.

 

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Tapez un ou plusieurs mots-clés...