
Avant de se lancer dans la création ou la rénovation d’un atelier de fabrication d’aliments à la ferme, il est important d’intégrer quelques points essentiels dans la démarche de réflexion. Détail point par point.
![]() Le stockage, première contrainte à prendre en compte. (© Terre-net Média) |
Ensuite, il faut recevoir les matières premières : « le plus rapide, c’est d’avoir une fosse de réception », ce qui soulève forcément quelques questions : quels types (2 ou 4 pentes) ? Quelle capacité ? Quelles exigences spécifiques (étanchéité, accès…) ? « Ainsi, les vis sur chariot demandent plus de temps, mais sont aussi plus souple. Il faut en permanence composer avec différents dilemme ! »
Pour le transfert des matières premières il faut intégrer la vidange de la fosse « l’important étant d’utiliser au maximum les capacités de stockage » ; prévoir la mécanisation, pneumatique ou mécanique « la majorité pour l’instant étant le type mécanique pour des questions d’économie et de souplesse ». Il convient également de prévoir la possibilité de vider une cellule pour la mettre ailleurs « en cas par exemple de surchauffe ». « Tous ces éléments sont à intégrer dans la réflexion d’amont. »
Des solutions diverses
« Enfin seulement, on se penchera sur la finalité du projet, c'est-à-dire le type de broyeur, la capacité et le type de mélangeuse et le pesage. » Concernant le broyeur, les modèles à disques sont très intéressants pour les élevages multi-espèces… mais coûte deux à trois fois plus cher que les broyeurs à marteaux. La mélangeuse pourra être horizontale ou verticale (temps de broyage plus long) : « dans le cas présent, il faut se demander si le temps de mélange est un frein pour l’agriculteur. Sinon, le choix se fera en fonction du coût ». Enfin, pour le pesage, les modèles sur jauge de contrainte électronique sont actuellement « les plus fiables » selon Laurent Alibert.
« Plus l’éleveur a de formules d’alimentation, plus il aura besoin de silos de stockages. » Il faudra de façon générale réfléchir à leur éloignement par rapport au site d’élevage, sinon prévoir un système de transfert qui pourra prendre différentes formes : mécanique (fiable sur une distance courte), pneumatique (jusqu’à 200 mètres) ou au-delà, avec « un silo monté directement sur roues et transporté par le tracteur ».
« On voit bien qu’il n’existe pas de solution unique, mais des systèmes adaptés à chaque exploitation. Pensez à aller rencontrer des éleveurs qui ont opté pour la fabrication d’aliments à la ferme. C’est une source précieuse d’informations à ne pas négliger. »
Prévoir un calcul détaillé
Enfin, il est important de calculer de façon détaillée le coût de fabrication de l’aliment par tonne fabriquée. Il comprend d’une part les charges liées aux investissements et d’autre part les charges liées au fonctionnement. En plus de l’amortissement, il faut tenir compte de la main d’œuvre (en moyenne 16 mn/truie avec une variabilité de 10 à 30 mn) et des frais de fonctionnement (énergie, entretien, charges diverses…). Une étude conduite en 2005 par les chambres d’agriculture de Bretagne, montre que les coûts de fonctionnement sont de 3 €/t et que la main d’œuvre varie de 4 à 8 €/t. « Pour être rentable, un investissement jusqu’à 12,5 euros par tonne est acceptable pour un élevage de 50 truies. Au-delà, c’est sans doute un peu trop. Enfin, l’étude montre que les coûts de fabrication varient de 15 à 25 euros par tonne, sachant que le plus gros poste c’est l’investissement. Ce dernier peut sans doute être réfléchi en plusieurs étapes », conclut Laurent Alibert.
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