Fabrication d’aliments à la ferme

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Fabrication d’aliments à la ferme

Avant de se lancer dans la création ou la rénovation d’un atelier de fabrication d’aliments à la fermer, il est important d’intégrer quelques points essentiels dans sa démarche de réflexion. Les conseils de l’Ifip-Institut du porc.

« En moyenne, nous savons que les besoins sont d’environ 7 tonnes d’aliments par truie et par an en système naisseur-engraisseur », expliquait le 7 septembre dernier Laurent Alibert (Ifip - Institut du porc). Dans le détail, il faut compter 1,2 t d’aliments Truies, 0,8 t d’aliments Porcelets et 5 t d’aliments charcutier.

Laurent Alibert (Ifip - Institut du porc), le 7 septembre dernier à Loriol-sur-Drôme,
à l’occasion de la 2e édition de Tech & Bio. (© CZ)

Partant de là, la réflexion débute : tout d’abord, il faut définir les quantités d’aliments à fabriquer par an, par mois, par semaine, par jour ; ensuite, il convient d’évaluer les besoins des autres animaux présents sur l’exploitation, pour, enfin, déterminer le nombre de cycles de fabrication par semaine et par formule.

Quels besoins, pour quelle capacité ?

« Tout cela conduit à faire un nécessaire bilan de ce qui est produit sur l’exploitation et disponible pour l’élevage, mais aussi à proximité dans le voisinage : céréales, protéagineux et éventuellement oléagineux » poursuit le spécialiste de l’Ifip : « il faut définir le nombre et le type de formules à fabriquer ainsi que les besoins indicatifs pour les différentes matières premières. Enfin, il faut prévoir la capacité de stockage nécessaire pour chaque matière première. La finalité est un compromis entre tous ces paramètres de manière à ce que l’on ait d’un côté, des cellules de faible capacité qui permettront de diversifier les matières premières utilisées, de l’autre, des cellules de grande capacité, moins nombreuses, qui représenteront un investissement moins important ».
Comme le précise Laurent Alibert, ce sont bien les besoins annuels de matières première qui vont déterminer la capacité de stockage, c’est-à-dire un nombre de cellules. « C’est la plus grosse partie de l’investissement qui vise à ne répondre qu’à une question : quelle autonomie je veux avoir ? »

Attention aux formules ‘clé en main’ !

La seconde étape consiste donc à réfléchir aux équipements nécessaires : il faut bien mener la réflexion, car ces cellules sont couteuses à l’installation, à l’entretien mais aussi au niveau de la main d’œuvre. « Mal positionnées ou mal conçues, elles peuvent faire perdre beaucoup de temps par la suite ! »
Leur nombre est également important ainsi que leur localisation (à l’intérieur ou non). « Par exemple, si on a des bâtiments, un stockage à plat peut être rentable bien qu’il nécessite plus de main d’œuvre. De même, les céréales humides peuvent convenir à certaines structures, mais ce mode nécessite forcément une distribution en soupe. Alors, pas de précipitation ! » Dans tous les cas, l’expert met en garde contre les « formules clés en main ».
En effet, le projet d’installation de cellules de fabrication et de stockage doit répondre aux spécificités de l’exploitation ; il doit intégrer de nombreux facteurs (lire ici), tels la bonne maîtrise de la conservation, la réception et le transfert des matières premières, la fabrication (type de broyeur, capacité...) et le transfert et stockage des aliments finis (nombre et capacité des silos, type de transfert...). « Il faut définir le niveau d’investissement acceptable en fonction du tonnage à fabriquer de façon à conserver un coût de fabrication compétitif. On peut retenir l’ordre de grandeur de 1000 euros par truie comme niveau d’investissement maximum. »

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,14 €/kg net +0,04
Vaches, charolaises, R= France 6,99 €/kg net +0,05
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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