La communication se déploie pour relancer la consommation

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Le baromètre Cniel-Kantar indique que le prix reste le premier critère de choix d’un produit en GMS pour 66% des foyers interrogés.
Le baromètre Cniel-Kantar indique que le prix reste le premier critère de choix d’un produit en GMS pour 66% des foyers interrogés. (©Cedric FAIMALI/GFA)

Face au recul de la consommation de produits laitiers bio, le Cniel lance une démarche de communication pour rappeler les engagements vertueux de ce mode de production.

Depuis mai 2021, la rupture de consommation des produits laitiers bio est nette sur tous les segments. Cette tendance concerne tous les produits, les œufs, les pattes… Les consommateurs achètent moins souvent bio et dépensent moins d’argent. Le baromètre Cniel-Kantar de septembre 2022 indique que le prix reste le 1er critère de choix d’un produit en GMS en 2022 pour 66% des foyers interrogés (+7%). Si la filière lait bio a toujours connu une croissance par paliers, le décrochage de la consommation est inédit. C’est vrai pour tous les consommateurs, mais encore davantage chez les plus modeste : dans cette catégorie, la baisse de pouvoir d’achat entraîne un recul de -8,2% des dépenses en 2022 et -3,2% en 2021.

« Depuis les États généraux de l’alimentation, la bio est aussi de plus en plus challengée par la montée en gamme des produits conventionnels comme le non OGM, le local... plus accessibles que la bio.Le problème de l’inflation vient en plus s’ajouter à une filière déjà fragilisée depuis plus d’un an, analyses Yves Sauvaget, président de la commission bio du Cniel. Dans ce contexte, il faut rappeler que la bio a une valeur supérieure à toutes ces démarches et donc un prix plus élevé. C’est pourquoi, il faut travailler la confiance du consommateur dans la bio : plus celle-ci sera forte, moins le prix sera un sujet ».

« Rappeler que la nourriture a une valeur »

Face à ce constat, l’UE cofinance une campagne « l’Europe s’engage pour la bio ». Le Cniel et l’Agence Bio lancent la campagne « Bio réflexe » à destination des réseaux sociaux, de la presse, de la radio, mais aussi à de la restauration collective. Il s’agit d’un travail de long terme qui doit permettre à la Bio de se repositionner dès que la conjoncture économique sera plus propice. Dans l’urgence c’est aux OP de se saisir du travail mené par l’interprofession sur les coûts de production pour négocier un prix (724€/1000 litres en zone de plaine en 2020). « C’est aussi à la puissance publique de réaffirmer - à travers le soutien apporté à la Bio – si elle veut préserver ce mode de production. Car la suppression des aides au maintien n’est pas cohérente avec le Plan ambition Bio ».

Le ministre de l'Agriculture a annoncé un budget supplémentaire de 750 000 € alloué à l'Agence bio pour poursuivre ses actions de communication et étudier les motifs de réduction de la consommation en produits bio, lors des assises de l'agriculture et de l'alimentation bio le 6 décembre 2022. En revanche, il n'a pas annoncé d'aides spécifiques aux producteurs bio comme l'avaient demandé la Confédération paysanne ou la FNAB. En attendant, le Cniel est conscient du risque de déconversion : « ce qui était une inquiétude est aujourd’hui une réalité, admet Yves Sauvaget. Comme les arrêts d’activité en conventionnel, cette tendance est un très mauvais signal pour toute une filière qui est mise à mal. Cela remet au centre des préoccupations l’enjeu de l’alimentation et la nécessité de rappeler que la nourriture a une valeur ».

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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