Grand reporter
En économie, la rareté fait le prix. Bizarrement, ce principe ne fonctionne pas aujourd’hui pour le prix du lait en France. L’écart avec le nord de l’Europe reste énorme et inacceptable.
Certains responsables d’OP ont bien compris le bénéfice à tirer d’une réelle mise en concurrence des acheteurs de lait. L’histoire a fait que nombre d’OP sont affiliées à une seule laiterie. Se débarrasser de ce lien pour devenir de vrais vendeurs de lait, travaillant avec plusieurs clients, ouvre des perspectives de négociations plus avantageuses, dans un contexte de baisse de la production.
Mais encore faut-il que les adhérents des OP acceptent de sauter le pas. Or beaucoup redoutent de froisser l’industriel. L’assurance de voir le camion de collecte régulièrement dans la ferme n’a pas de prix. Combien de fois ont-ils entendu : « on collecte, mais nous avons déjà trop de lait ». Alors, couper le cordon leur semble trop risqué.
Les laiteries le savent, et ont tout intérêt à maintenir « leurs » livreurs dans cette dépendance. Souvent, elles possèdent le tank et réalisent la facturation, ce qui complique l’émancipation des éleveurs.
Changer le rapport de force implique pourtant de passer à une relation d’égal à égal, de vendeurs à clients. Une révolution dans le monde laitier. Sans cela, comment parvenir à ce que l’éleveur négocie vraiment son prix, au lieu de prendre ce que la laiterie veut bien lui laisser ? Les exploitants n’ont pas à payer l’incapacité des laiteries à imposer leurs propres prix de vente, quelle qu’en soit la raison.
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