Au lycée agricole de Fontaines (Saône-et-Loire), dans les entretiens menés auprès des élèves en BTS Acse, émergent, en plus de la notion de « viabilité de l’exploitation », celle de « vivabilité ». « Une fois installés, les jeunes veulent avoir des activités sociales et une vie personnelle, pointent Pierre Botheron, proviseur de l’EPLEFPA Fontaines Sud Bourgogne et Jérôme Bertholon, directeur adjoint du LEGTA. Ils ne veulent pas vivre en décalage de la société. Ils ont entendu parler du mal-être de leurs aînés. » La grosse exploitation et le modèle productiviste n’ont plus la cote. « Beaucoup n’ont pas envie de copier ce qu’on fait leurs parents : augmenter le nombre d’animaux et d’hectares. Les limites sont atteintes. Le modèle Gaec père-fils a prévalu, même si on n’entend pas de discours négatifs sur les collectifs de travail et les sociétés. Les JA sont plutôt prêts à travailler à l’extérieur quelques années en attendant que le père parte à la retraite. » La sensibilité environnementale des jeunes s’est développée. « Les écorégimes de la nouvelle Pac ne soulèvent pas de levée de boucliers. Ce qui bloque, ce sont les discours extrémistes selon lesquels les agriculteurs dégradent le vivant et l’environnement. Dans nos régions, où la fibre d’éleveur est très forte, le bien-être animal est une évidence. D’ailleurs, quand on les observe à la traite, on voit qu’ils font corps avec les animaux. » Le changement climatique suscite des inquiétudes, mais, après trois années de grande sécheresse, il a été intégré dans les réflexions sur l’évolution des systèmes d’exploitation. « Il n’y a pas de climato-sceptiques parmi nos élèves. » Ils sont en recherche d’autonomie, de réduction des achats extérieurs, d’un modèle plus économe. Ils souhaitent se rapprocher du consommateur via des activités touristiques et des circuits courts. « Parmi les jeunes non issus de l’agriculture, une partie rêverait de s’installer en élevage. Mais ils sont convaincus que cela sera impossible, à cause des capitaux nécessaires, en particulier. Comment les accompagner ? Comment garder ces jeunes motivés dans notre milieu ? »
Des jeunes se passionnent encore pour l’élevage
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