
Au Gaec des Granges Hautes, le bâtiment construit en 2013 a été conçu pour éviter les chutes et faciliter les déplacements des hommes comme des animaux. Le plain-pied est apparu comme une évidence.
Dans la salle de traite et la laiterie, les accidents sont fréquents : glissades, interventions non sécurisées sur un animal, mauvaises postures, gestes à répétition qui entraînent des troubles musculo-squelettiques… Bruno Izard, Cédric Ganne et sa mère Brigitte, associés en Gaec dans le Puy-de-Dôme, en sont conscients. Voilà pourquoi, en 2013, en construisant leur nouvelle stabulation, ils ont placé la santé et la sécurité au cœur de leur réflexion. « Nous voulions tout d’abord être de plain-pied pour circuler facilement sans obstacle, explique Cédric Ganne. Nous avons consulté l’EDE (Établissement départemental de l’élevage) qui nous a conseillés tout au long de notre projet. La configuration de l’aire d’attente ne permettait de créer qu’un seul couloir de sortie, sur le côté droit de la salle de traite. Il a donc fallu installer un pont-levis à l’avant pour évacuer les vaches venant de la gauche. À l’usage, ce n’est pas contraignant puisqu’il se lève facilement grâce à un vérin pneumatique placé en dessous. Et surtout, cela nous permet de rejoindre la laiterie et la nurserie, située juste à côté, sans franchir une seule marche. »
« Il faut faciliter les gestes et les déplacements fréquents »
Faciliter les déplacements des hommes et celui des animaux faisait également partie des objectifs à atteindre. Le couloir de retour passe donc devant le box de soin et de vêlage, ce qui facilite l’isolement d’une vache en sortie de traite. Ce parc dispose d’une porte donnant sur l’extérieur par laquelle le marchand de bestiaux peut venir chercher un animal de réforme sans que personne ne soit là pour l’aider. Ici, la nurserie possède le double avantage d’être située juste en contrebas de 80 cm du box d’isolement, tout en étant accessible directement de plain-pied via la laiterie. Cela évite aux éleveurs de porter les jeunes veaux sur une longue distance et l’acheminement du lait depuis la salle de traite est rapide.
« L’éleveur doit s’imaginer dans son futur bâtiment et prendre en compte les gestes et les déplacements les plus fréquents pour supprimer tout ce qui peut le gêner au quotidien, commente Éliane Teissandier, technicienne en bâtiment à l’EDE du Puy-de-Dôme. N’avoir aucune marche entre le fond de fosse de la salle de traite, la laiterie et la nurserie est idéal. Il est possible aussi de placer le parc d’isolement au même niveau, mais cela suppose de créer un plan incliné pour revenir à la stabulation. À certains endroits, il faudra inévitablement prévoir des marches. Celles-ci ne doivent pas dépasser 17 centimètres de hauteur et je recommande 35 cm en profondeur au minimum. Sans oublier une rampe latérale. »
Pour faciliter leur travail quotidien, les associés ont installé trois tuyaux suspendus dans le milieu du plafond de la salle de traite, distants d’environ 1,50 m. « Ils sont alimentés par de l’eau tiède, souligne Bruno Izard, c’est plus confortable pour nous quand il faut laver les griffes, notamment en hiver. Et si nous devons nettoyer parfois une vache qui serait vraiment sale, cela évite de la stresser et de recevoir un coup de pied. Les tuyaux suspendus ne traînent pas au sol et le trayeur en a toujours un à proximité du poste où il se trouve. Cela fait moins de déplacements. »
« À long terme, chaque détail compte, autant anticiper »
Dans la stabulation, trois passages d’homme ont été installés en différents points de la rangée de cornadis. À l’usage, ce sont surtout ceux situés à chaque extrémité qui sont utilisés. Celui du milieu se révèle finalement moins utile. « Ce type d’aménagement peut paraître anodin, mais au quotidien, cela simplifie la tâche et évite surtout de prendre des risques inutiles, insiste Éliane Teissandier. Il suffit de poser un poteau supplémentaire pour créer un passage d’homme ou bien d’installer un portillon-cornadis. Cela n’enlève même pas une place d’alimentation. Je conseille souvent de supprimer le muret au niveau du passage, pour pouvoir descendre plus facilement. L’éleveur qui réalise un nouveau bâtiment est souvent assez jeune et en bonne santé. Il ne doit pas oublier de se projeter sur vingt ou trente ans. À long terme, chaque détail compte et quand l’installation est en service, il est souvent difficile de revenir en arrière pour réaliser des modifications. Autant anticiper. »
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