Le matériel permettant le mélange et le broyage des céréales a été acheté fin 2018 par l’ETA Provost-Lairie, à Marsac-sur-Don, dans le nord de la Loire-Atlantique. Tout est installé sur une remorque attelée à un tracteur Fendt 936, qui fournit la puissance nécessaire. Les céréales sont vidées dans une trémie réceptrice à l’arrière de la remorque. Le grain tombe sur un tapis peseur, qui passe sous la trémie contenant l’additif Aliplus. Le dosage est de 22 kg/t, et la pesée en continu garantit l’apport de la quantité exacte. Grâce à une vis placée au bout du tapis, le grain mélangé à l’additif arrive ensuite au broyeur. À la sortie, la mouture est copieusement arrosée, afin de remonter le taux d’humidité à 24 %. Le produit est ensuite envoyé vers un tapis élévateur pour être déversé soit directement en tas dans un hangar, soit dans une benne ou dans le godet d’un télescopique. Lorsque la chaîne est correctement organisée, ce matériel a un débit de 30 t/h.
Il existe actuellement cinq ensembles de ce type fonctionnant en France chez des prestataires de services. Le concept d’Aliplus et le matériel ont été mis au point par Samuel Michaud, un éleveur de vaches allaitantes basé dans l’Allier. Ses premiers essais remontent à 2010. Il a depuis constitué une société pour fabriquer et distribuer l’additif qu’il vend aux éleveurs de bovins lait ou viande. Certains clients réalisent eux-mêmes l’incorporation en utilisant leur propre godet mélangeur et leur broyeur. D’autres font appel à un prestataire. L’ETA Provost-Lairie facture généralement la transformation à 25 €/t (tarif variable selon le tonnage total). L’additif est acheté directement par les éleveurs auprès d’Aliplus. Selon le conditionnement, son prix de revient est de 25 à 32 € par tonne de céréales.
« Actuellement, le procédé n’a pas fait l’objet d’essais dans les fermes expérimentales avec lesquelles nous travaillons. Il est donc difficile pour nous de statuer précisément sur son intérêt, établit Benoît Rouillé, de l’Institut de l’élevage, qui entend rester prudent. Ce principe vise à améliorer la MAT de la céréale en apportant notamment de l’urée alimentaire, ce qui est en principe bénéfique. Mais sur le gain réel constaté lors des observations en élevage, on ne peut jamais savoir ce qui est dû réellement à l’Aliplus et ce qui provient d’un autre changement mis en place au même moment, dans la qualité du fourrage ou au niveau des pratiques. Cela dit, valoriser une céréale bien conservée et autoconsommée présente un fort intérêt par rapport aux attentes sociétales. »
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