« ATTENTION AUX COURANTS ÉLECTRIQUES INDUITS ! »

La mise à la terre des tubulaires et du lactoduc a fait disparaître les courants parasites qui agitaient les vaches du Gaec. © DENIS LEHÉ
La mise à la terre des tubulaires et du lactoduc a fait disparaître les courants parasites qui agitaient les vaches du Gaec. © DENIS LEHÉ (©)

Au Gaec Douhain, un problème de courant électrique induit a perturbé la traite pendant plusieurs mois. La mise à la terre des éléments métalliques a fait disparaître cette nuisance.

PATRICK DOUHAIN EST EN GAEC AVEC SON FRÈRE Nicolas, à Aroz (Haute-Saône). Il se souvient très bien du second semestre 2012, lorsque les vaches refusaient de rentrer en salle de traite et que la production avait chuté brutalement. « C'était un cauchemar, explique-t-il. Je devais systématiquement les entraver avant de poser les griffes. En quelques mois, la production a chuté, avec une perte d'environ 60 000 litres de lait. Nous avons pensé au départ à un problème d'aliments. Le vendeur, lui, nous assurait que la formulation n'avait pas changé et que nous étions les seuls à signaler ce problème. Je voyais aussi que les vaches retenaient leur lait au maximum, jusqu'à ce que la griffe se décroche. Ensuite, elles sortaient pour aller au cornadis et tout le lait coulait dans le couloir d'alimentation. »

Pendant des semaines, les deux frères ont essayé de comprendre ce qui se passait en consultant des vétérinaires et des conseillers, mais en vain.

« LA TENSION A DISPARU MAIS AU DÉBUT, LES VACHES RESTAIENT MÉFIANTES »

Le déclic est venu en décembre, en regardant une émission de télévision parlant des problèmes de bâtiments situés sous une ligne à haute tension, ce qui n'était pas le cas du Gaec. Patrick Douhain fait alors appel à Frédéric Thomas de la société NA2C qui réalise des conseils et des diagnostics en bâtiments d'élevage. Ce dernier se rend sur place et constate avec ses appareils de mesure que le lactoduc est soumis à un fort courant électrique induit. La tension se transmet aux vaches quand le lait s'écoule, ce qui explique pourquoi elles sont agitées pendant la traite.

Patrick Douhain installe alors des câbles de mise à la terre sur les tubulaires et la tuyauterie métallique. « La tension a immédiatement disparu. Mais les vaches restaient méfiantes et rechignaient à rentrer. Au bout de quelques jours, la plupart ont repris un comportement normal et la production de lait a augmenté. Le problème n'est jamais revenu. Dommage que personne ne m'ait parlé de cela plus tôt. »

« NOUS N'AVONS PAS TROUVÉ DE RÉELLE EXPLICATION »

Le bâtiment et la salle de traite datent de 2004. À l'époque, l'ensemble avait été correctement relié à la terre avec un câble de ceinture enterré. Les problèmes ne sont apparus qu'en 2012. Cette année-là, des parcelles boisées en amont du bâtiment sont coupées intégralement. De son côté, le Gaec réalise un forage pour alimenter la ferme. L'une ou l'autre de ces actions a-t-elle pu modifier le réseau de sources souterraines et provoquer le problème ? Les deux frères n'auront sans doute jamais la réponse.

Patrick Douhain devait entraver pratiquement toutes les vaches pour pouvoir les traire.

© DENIS LEHÉ

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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