Alimentation et santé, réchauffement climatique et agriculture, autant de sujets souvent à la une des médias et porteurs d’enjeux majeurs pour l’élevage. S’y ajoute la croissance de la population mondiale et avec elle, celle des besoins alimentaires globaux. Si des idéologies affirmées viennent souvent brouiller les débats, il n’empêche que les modèles agricoles se trouvent au cœur du sujet. L’idée qu’ils doivent évoluer s’impose petit à petit.
L’Inrae travaille pour mieux comprendre comment les modes de production, mais aussi de consommation, affectent la santé humaine. Ils prennent en compte les facteurs économiques, sociaux et environnementaux et cherchent ainsi à accompagner la transition alimentaire qui s’engage.
De nombreux travaux de recherche sont en cours, mais déjà, plusieurs résultats dessinent les orientations à venir. Ainsi, de plus en plus d’études suggèrent un lien entre la présence de contaminants alimentaires, dont les pesticides, et l’émergence de maladies chroniques.
L’Inrae cherche à la fois à identifier les sources et les mécanismes de ces contaminations et à trouver des voies de compensation.
Une alimentation plus végétale
Par ailleurs, l’idée que, pour être durable, notre alimentation devra être moins dépendante des protéines animales se confirme. Des études montrent que si les modes d’alimentation, et donc de production agricole et agroalimentaire, ne changent pas, il sera impossible de nourrir dix milliards de personnes sans effets néfastes sur la santé et l’environnement.
Cependant, en mélangeant différentes sources de protéines végétales, on peut très bien couvrir les besoins de l’organisme dans ce domaine. Et ces aliments apportent aussi d’autres éléments qui manquent un peu dans les régimes actuels, tels les fibres et les minéraux. En revanche, les produits animaux restent la seule source de vitamine B12 et la meilleure pour le fer. Les chercheurs travaillent sur de nouveaux produits alimentaires fermentés à base de protéines végétales et de lait, pour répondre à la fois aux enjeux nutritionnels et environnementaux.
La transition alimentaire implique aussi de changer les habitudes des consommateurs. L’expérience prouve que les campagnes d’information ne modifient que légèrement les comportements alimentaires. Le prix et la qualité gustative pèsent lourd au moment d’acheter, passant devant les préoccupations pour la santé ou l’environnement.
L’Inrae intervient aussi auprès des pouvoirs publics car ils ont un rôle à jouer dans la transition alimentaire. Et ils disposent de plusieurs outils, au-delà de l’information du consommateur. Ainsi, les taxes imposées sur le sucre dans les boissons ont eu un certain succès. Même chose pour les réglementations visant à réduire les taux de sels ou autres dans l’industrie alimentaire. L’accumulation de ce type de décisions peut avoir un impact.
L’élevage restera indispensable
Pour Philippe Mauguin, président de l’Inrae, ces travaux démontrent aussi le caractère indispensable de l’élevage. Pour l’alimentation, mais aussi pour fournir les engrais nécessaires au cycle des végétaux. « Des solutions existent pour réduire l’impact négatif des productions agricoles tout en améliorant la santé des populations. La transition alimentaire passe par l’augmentation de la qualité de l’alimentation, l’évolution des modes de consommation, et l’appui des politiques publiques. »
Pascale Le Cann
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