Industriels et distributeurs peuvent adhérer à la charte laitière dont l'objectif est notamment de redonner de la transparence dans les négociations commerciales, et d'équilibrer la valeur ajoutée entre les maillons.
Le 20 janvier, à Paris, André Bonnard, le secrétaire général de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), a présenté une charte laitière de valeurs. Le syndicat espère qu'industriels et distributeurs joueront le jeu. « C'est une démarche volontaire, précise André Bonnard. Mais ne pas la signer équivaut à dire qu'on n'est pas d'accord pour que les exploitations laitières soient pérennes. »
La charte est bâtie sur des engagements. D'abord, le partage équitable du risque volatilité. « Il n'y a pas de raison qu'il n'impacte que les producteurs », insiste André Bonnard, avant de glisser que ça n'est d'ailleurs pas leur problème, mais celui de la filière, qui doit s'organiser.
Le second engagement porte sur les moyens de créer de la valeur ajoutée pour tous les acteurs. En somme, que le prix payé au producteur soit conforme avec la valorisation de l'ensemble des produits.
Pour évaluer la valeur d'équilibre, le syndicat propose aussi l'application d'une clause de sauvegarde par les transformateurs, en cohérence avec la contractualisation. « Aujourd'hui les seules clauses qui fonctionnent sont unilatérales, voire abusives, dénonce André Bonnard. Elles consistent à s'aligner sur le moins-disant. Or, dans le code du commerce, il est signifié que, s'il y a volatilité, une clause de sauvegarde permettant de soutenir la pérennité économique de tous peut être activée. Mais cela ne peut fonctionner que si les relations commerciales sont fluides et transparentes.
Ladite transparence fait l'objet du quatrième engagement de la charte. « La désignation d'un tiers de confiance permettra de vérifier que les négociations obtenues font référence à ce qui a été négocié », précise-t-il. Les opérateurs s'engagent à remplir un formulaire chaque trimestre, dont le tiers de confiance se charge de vérifier l'équité des valeurs. « Si je vends mon camembert à 4 €/kg, c'est parce qu'il me faut cela pour payer les producteurs à 300 € », illustre André Bonnard.
Le syndicat fera un premier décompte du nombre de signataires à la mi-février. Le second sera effectué au Salon international de l'agriculture, qui ouvrira ses portes juste avant la fin des négociations commerciales entre industriels et distributeurs.
Hélène Chaligne
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