
L’agriculture cellulaire se veut la solution à tous nos maux. À voir…
Chirac disait : « Les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu’elles concernent l’avenir. » L’évolution de l’agriculture le confirme. Les éleveurs jettent l’éponge, la production baisse. Le climat nous joue des tours : y aura-t-il assez de stocks l’hiver prochain ? Quel système fourrager pour faire face au réchauffement climatique ? Agriculture vivrière ou énergétique ? Sais-tu qu’un hectare de blé converti en éthanol permet de rouler 25 000 km en voiture, mais qu’un hectare de panneaux photovoltaïques permet la production de deux millions de kilowatts annuels, soit sept millions de kilomètres en voiture électrique ou la consommation domestique de 1 000 habitants ? L’avenir passera-t-il par ces fermes verticales, comme les porcheries en Chine ou certains projets en Hollande ? En France, près de Château-Thierry, une start-up fait pousser des légumes en hydroponie, dans un hangar de 9 m de haut. Tout y est géré par ordinateur, avec atmosphère régulée et lumières à LED. Les avantages : moins de surface au sol et production au plus près des villes, donc du consommateur. Quand celui-ci demande du naturel, on lui propose une culture 2.0. Et que penser de cet autre projet de tours à insectes de 36 m de haut ? Installées dans la plaine, elles produiront des vers de farine en consommant 20 000 tonnes de céréales.
Pour autant, qui dit nouveauté ne dit pas rentabilité. La start-up Urban Farmers, à la Haye, qui produisait légumes et poissons sur des toits d’immeubles a fait faillite. Agricool, une entreprise lancée par deux fils d’agriculteurs issus d’écoles de commerce, qui produisait fruits et légumes dans des containers de parkings parisiens vient de fermer. Faut-il se réjouir de ces flops ? Non, car l’agriculture a toujours innové et fait avancer les techniques. Un peu plus tordu, le concept de la nouvelle école d’agriculture Hectar : 600 hectares achetés par A. Bourolleau, ancienne conseillère agricole d’E. Macron, et X. Niel, fondateur de Free. Campus de formation, accélérateur de start-up et d’innovations, ferme pilote en agriculture régénératrice, espaces de coworking, séminaires, sensibilisation des jeunes, ce concept séduisant et innovant privatise la formation agricole. Plus grave, X. Niel est d’abord un homme d’affaires (avant ses préoccupations écologiques ?) qui investi t massivement dans la viande in vitro. Singapour et Israël l’ont autorisé pour des raisons très économiques.
L’agriculture cellulaire se pose en défenseur du bien-être animal, de la pollution des sols, du réchauffement climatique, elle serait LA solution. C’est d’abord un marché juteux, mais qui pose pas mal de questions relatives à la manipulation génétique, aux OGM, au sérum fœtal de bovin, aux hormones. Cette recherche assez opaque, tout en réclamant des subventions des États, se garde bien de lancer le débat chez le citoyen consommateur. Quel risque pour la santé humaine ? Quid de l’agriculture conventionnelle et de l’occupation des territoires ?
Depuis la nuit des temps, l’agriculture avance pas à pas pour améliorer les rendements et satisfaire les besoins d’une population croissante. Avec l’agriculture cellulaire, nous allons changer de dimension.
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