L’agresseur du conflit russo-ukrainien cherche à passer pour le sauveur. Vous y croyez ?
Les médias expliquent que l’envolée des cours des matières premières est due au conflit. Faut-il produire plus de blé, envoyer plus d’armes, boycotter le gaz russe ? La crise de la Covid-19 a déstabilisé les équilibres existants. Le « quoiqu’il en coûte » français, le recours à la planche à billets des différents États et de la communauté européenne ont permis à des spéculateurs de jouer avec ces sommes énormes. Or, le blé, que s’échangent actuellement les traders, provient de la récolte 2021 et a été acheté aux producteurs aux alentours de 200 euros la tonne. De nombreux céréaliers ont contractualisé une partie de la récolte 2022 avant le conflit, à un prix qu’ils pensaient correct ; ils ne sont donc pas responsables de cette flambée. Notre mode de fonctionnement économique, basé sur le flux tendu et le zéro stock, montre ses limites : un conflit dans une partie du monde provoque une famine subie dans l’immédiat par 100 millions d’humains supplémentaires, d’après une estimation de l’ONU. À moyen terme, elle pourrait toucher plus d’un milliard d’habitants. Cette disette est provoquée, en partie, par les millions de tonnes de blé bloquées sur la mer Noire, mais aussi et surtout par l’envolée des prix de la totalité du blé mondial.
Alors, produire plus de blé ? Sans doute, mais si c’est pour le laisser gérer par des traders, je te laisse juge. Il faut mettre en place, pour chaque grande région, des stocks de sécurité afin de réguler les marchés et nourrir les plus pauvres.
Envoyer plus d’armes pour aider les Ukrainiens à se défendre ? Sans doute, mais l’Europe achète tous les jours aux Russes pour un milliard d’euros de gaz et de pétrole. Les États-Unis vont donner pour 40 milliards d’armes, et l’Union européenne quelques milliards supplémentaires… soit environ deux mois de rente gazière.
Alors, faut-il boycotter le gaz et le pétrole russes ? Sans doute, mais par quoi le remplacer ? De l’éthanol et du biodiesel issus du blé, de la betterave et du colza ? Du gaz issu de méthaniseurs qui peinent à s’implanter à cause de la réglementation française tatillonne et des recours des riverains ? De plus, ces méthaniseurs consomment une partie des céréales pour obtenir un rendement méthanogène suffisant.
Poutine veut faire passer ce conflit pour un affrontement de l’Occident contre la Russie. Il se pare des habits du chevalier blanc auprès des pays africains et asiatiques, et prétend que c’est nous qui sommes responsables de cette pénurie induisant la famine. Il affirme pouvoir approvisionner ces pays si nous arrêtons de soutenir l’Ukraine. Ce n’est pas un réflexe humanitaire, mais bien un calcul cynique. En effet, on se souvient que le Printemps arabe ou la Révolution française furent provoqués par des famines. Aujourd’hui, Poutine n’a pas intérêt à ce que des révoltes renversent des gouvernements acquis à sa cause, comme l’Égypte, la Turquie ou certains pays asiatiques. Jeux de dupes !
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