Bonne année ?

Article réservé aux abonnés.

(©)

Je ne vous livre pas mes résolutions, juste des réflexions ouvrant à quelques aspirations.

Eh oui, je vous souhaite une bonne année en février parce que janvier 2021 ressemblait furieusement à la fin de 2020. Noël sans neige, réveillon avec papy et mamy mangeant à la cave, rien n’a changé. Je ne vais pas vous énumérer mes bonnes résolutions car tous les matins, je me lève avec une liste de tâches à effectuer dans la journée et je ne m’y tiens pas. Alors sur une année… « C’était mieux avant et ce sera pire demain. » Nos anciens peuvent encore témoigner qu’avec la Seconde Guerre mondiale, la grippe espagnole, les maisons sur terre battue (sans eau ni électricité), la semaine de 70 heures, le bon vieux temps était tout relatif. D’après Jérôme Fourquet (politologue), la crise actuelle n’est qu’un accélérateur de tendances et de phénomènes déjà présents ou en gestation. La digitalisation de nos modes de vie, les réunions en visio, le click & collect, les livraisons à domicile, la prise de conscience écologique, tout cela existait, mais à bas bruit.

Dans notre milieu agricole, nous sommes un peu protégés. Nous qui sommes au plus près de la nature et des animaux regardons cette évolution avec regret, méfiance ou comme une source d’opportunité. Il n’empêche qu’il faut s’adapter pour changer ce monde qui nous emmène droit dans le mur. La digitalisation de notre métier a commencé depuis plusieurs décennies avec l’arrivée de l’ordinateur – et la nécessité de l’utiliser pour les déclarations – et l’optimisation de nos techniques et outils. Nous sommes passés de fermes autarciques à l’importation de glyphosate chinois et de soja brésilien. L’autonomie alimentaire familiale se résume aux courses du samedi dans la grande surface du coin. La France est championne du nombre de supermarchés par rapport à la population. Il ne faut pas s’étonner qu’ensuite on passe au drive, puis à la livraison d’un Mac Do à 5 € directement à la maison. Payer un travailleur précaire et le noter pour se faire livrer un truc à 10 balles venant de Chine est une hérésie, surtout si on renvoie le bien car il ne nous plaît pas.

Tout ce système contribue à surexploiter les ressources de la planète et la montée de la sensibilité écologique d’une partie de la population plutôt aisée n’est pas surprenante. Pour la grande partie des laissés-pour-compte, depuis les Gilets jaunes jusqu’aux nouveaux pauvres de la pandémie, la déception est grande de ne plus pouvoir s’offrir les objets iconiques qui signent l’appartenance à la classe moyenne. Notre modèle social, quoi qu’on en dise, est l’un des plus protecteurs au monde. Mais, alors que la crise a permis à l’épargnant français de mettre 100 milliards de côté, ce sont les 20 % les plus riches qui ont épargné 70 milliards.

Actuellement nos jeunes et nous-mêmes sommes confrontés à une grave crise existentielle. La reprise de nos exploitations, l’orientation nouvelle que veulent donner ces jeunes repreneurs à nos systèmes, peut-être en bout de course, doivent redonner espoir. Il faut écouter les anciens et faire confiance aux jeunes. Il faut entendre que c’était peut-être pire avant mais qu’il ne tient qu’à nous que ce soit mieux demain.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
journée technique sur la tuberculose bovine

La tuberculose bovine fait frémir les éleveurs bas-normands

Maladies

Tapez un ou plusieurs mots-clés...