Totalement affligeant…

Article réservé aux abonnés.

(©)

L’adage qui parle de paille et de poutre est hélas bien vrai. La taille, ça compte !

Tout le monde s’extasie sur le plateau de Millevaches, dans le Limousin. Tout le monde crie au scandale pour la ferme des 1 000 vaches, dans la Somme. Polémique­ aussi autour de l’étable des 1 000 veaux (plutôt des taurillons), sur le plateau de Millevaches. Mille veaux pour Millevaches : logique… Humour. On apprend dans la presse que la ferme des 1 000 vaches (qui n’eut, au maximum, que 880 VL) jette l’éponge à la suite de la désaffection de son collecteur belge, Milcobel. Raison principale, ou prétexte ? Depuis le début, ce projet agricole soulevait les pires controverses. Le fait qu’il soit lancé par un entrepreneur privé du BTP interpellait. Ensuite, la taille de cet élevage, unique en France, cristallisa les critiques des syndicats et des défenseurs du bien-être animal et de l’environnement. Il y eut même des démontages sauvages de salle de traite. Puis les riverains s’inquiétèrent des conséquences pour leur cadre de vie. Vint enfin le coup de poignard dans le dos, quand Senoble, la laiterie française qui devait collecter, fut mise en demeure par les GMS de ne pas recueillir ce lait industriel « maudit ». Alors que Senoble possède une laiterie en Tchéquie et collecte d’immenses troupeaux… Bref, un beau feuilleton à rebondissement, avec coups de force, recours juridiques, manifestations, hypocrisie, désinformation.

Que l’ont soit pour ou contre n’y change rien, c’est un beau gâchis, digne de Gaulois portés à la critique mais peu constructive. Vive les structures à taille humaine, donc ? Soit. La disparition de cette unité va-t-elle pour autant permettre la création de 10 élevages de 100 vaches dans le canton ? Il y a fort à parier que non, dans cette région en déprise laitière.

Cette affaire est la vitrine d’une certaine conception de la production laitière. Leurs détracteurs affirment que les grosses structures ne seraient pas rentables et que c’est pour cela qu’elles s’adossent à des méthaniseurs, afin de dégager des bénéfices. Ce qui supposerait que seuls les petits élevages sont rentables ? Foutaise ! Les charges augmentent et les prix stagnent. Quid des économies d’échelle ? Faudra-t-il se serrer la ceinture jusqu’à étranglement ?

Pendant ce temps, nos concurrents ne se posent pas tant de questions. Un ami revient tout juste du Mexique­, où la restructuration porcine bat son plein. On y ferme les « petites structures » de… 2 000 truies. En Argentine, les Chinois construisent près de champs de soja quatre méga-structures de 28 000 truies chacune, l’engraissement en sus. En Ille-et-Vilaine, un gros troupeau adossé à deux méthaniseurs va virer les vaches, car Triballat ne veut que du lait bio ou sans OGM avec pâturage, et la structure n’a pas les surfaces adéquates autour du bâtiment. Encore une victime collatérale. Les Allemands, eux, ont compris depuis longtemps que les méthaniseurs sont plus rentables que les vaches. Ailleurs, ce gros élevage bio avec transformation à la ferme installe cinq robots de traite. Par manque de surface pâturable, tracteur et autochargeuse vont chercher de l’herbe à 15 km. Où est la logique ?

Alors, Small is beautiful ? Au fond, ce n’est pas la taille qui fait le plaisir !

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
journée technique sur la tuberculose bovine

La tuberculose bovine fait frémir les éleveurs bas-normands

Maladies
Thomas Pitrel dans sa prairie de ray-grass

« La prairie multi-espèce a étouffé le ray-grass sauvage »

Herbe

Tapez un ou plusieurs mots-clés...