Gonflés, les industriels !

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ParClaire Hue
journaliste

C’est un refrain entonné régulièrement par les industriels privés. Et que l’on entend encore en cette année 2021 : les éleveurs laitiers français ne sont pas assez compétitifs. C’est ce qu’a répété Danone en juin, chez un éleveur de Saône-et-Loire, alors même que celui-ci, à main-d’œuvre égale, a bien plus que doublé ses volumes en près de trente ans. C’est ce qu’a expliqué Savencia lors de la présentation, en mars, de ses résultats 2020, en mettant l’accent sur les écarts de prix de revient entre producteurs.

On aimerait plutôt que les industriels reconnaissent les gains d e productivité que les éleveurs réalisent depuis dix ans, et en tiennent compte. Le comble serait que ces efforts abaissent le niveau de coût de production retenu dans les formules de prix du lait… et donc le prix du lait. Aujourd’hui, les gains de productivité sont grignotés par les sécheresses à répétition et le prix des aliments. Au-delà de l’inquiétude de ne pas nourrir correctement ses animaux, acheter du fourrage coûte cher et pèse sur la trésorerie. Heureusement, la météo apporte cette année un répit.

On aimerait aussi que les industriels­ témoignent de la même transparence­ que les producteurs en ce qui concerne leurs coûts et leurs valorisations. Ils ont accès en détail au prix de revient du lait selon les régions et les systèmes de production. Les éleveurs, eux, ne connaissent pas celui du kilo de fromage, de yaourt ou de beurre. Les exportations françaises stagnent depuis quelques années. Pourquoi la faute en reviendrait-elle aux producteurs ?

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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