rédacteur en chef adjoint
En janvier, la collecte nationale enregistrait un niveau historiquement bas. Même les bassins de production réputés pour leur dynamisme, comme la Bretagne, connaissent un déclin. La France laitière manque d’actifs, et ce depuis des années. Les entrants dans le métier ne compensent qu’un départ sur deux. Et l’agrandissement des troupeaux, qui prévalait jusque-là, s’atténue. À l’exemple de notre exploitation du mois (p.90), combien sont-ils ces éleveurs qui font le choix, au départ d’un associé, de produire moins afin de ne pas être débordés par le travail ? La montée en puissance du bio participe aussi à ce recul de la collecte.
Alors, la ressource laitière française serait-elle menacée ? L’aval de la filière n’apparaît pas inquiet. Officiellement, du moins. Les grands groupes privés ont construit leur développement loin de l’Hexagone. Aucun signal non plus, sur le prix du lait, qui pourrait encourager la production par une rémunération plus juste des éleveurs – la nôtre est l’une des plus faibles d’Europe. On préfère parler de lait d’excédent et de manque de compétitivité.
Et que dire de la RHF et de l’industrie agroalimentaire françaises, qui s’approvisionnent sans complexe en importations ? N’y aurait-il que le consommateur pour se montrer sensible à une origine française du lait et au revenu de celui qui le produit ? Une bonne volonté qui, d’ailleurs, ne peut porter que sur les produits en GMS – soit seulement 40 % du lait collecté –, et peine à ruisseler jusqu’à la ferme. Et s’accompagne aussi de nouvelles exigences sur le mode de production que le lait conventionnel rémunère trop peu. Le nombre d’éleveurs et les choix qui s’offrent à eux semblent se restreindre dangereusement.
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