Les Hautes-Alpes veulent leur AOP laitière

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Dans les Hautes-Alpes, la filière lait de vache se résume aujourd’hui à 84 exploitations et 19 Ml. « Il y a moins de dix ans, on avait 120 exploitations pour 30 Ml », rappelle Anaïs Signoret, à la chambre d’agriculture. « Face à cet effondrement, les éleveurs ont cherché un moyen de revitaliser la filière », explique Sébastien Brun, associé d’un Gaec à trois produisant 400 000 l bio – dont un quart transformé à la ferme. L’association des producteurs de Bleu du Queyras, dont il est trésorier, a été créée en avril 2017 et déposera cet automne à l’Inao un dossier de demande d’AOP. L’aire d’appellation, entièrement située à plus de 750 m d’altitude, inclut les trois quarts des producteurs laitiers du département. « 65 élevages sont potentiellement concernés, pour 15 Ml, détaille Anaïs Signoret. Mais certains n’entreront pas dans la démarche, même si le cahier des charges a été établi en tenant compte des pratiques majoritaires. »

Celui-ci autorise trois races (abondance, montbéliarde et tarine) et impose, pour les laitières, un affouragement sec, au moins 120 jours de pâturage, et pas plus de 4,5 kg de concentré/VL/j. « La démarche profitera à tous », estime cependant Alexandre Lagier, président de l’association et éleveur bio en Gaec. « Notre département n’a aucun signe de qualité en lait de vache. L’AOP mettra en lumière cette filière : cela peut tirer tous nos produits vers le haut. »

200 t vendues en 2021

Soutenus par les collectivités locales, les producteurs ont déjà réussi à sortir des oubliettes ce « Bleu doux crémeux » dont les origines remontent au XVIIIe siècle, mais dont la fabrication s’était perdue. « Entre 2017 et 2021, le tonnage vendu est passé de 20 t à 200 t ! », souligne Anaïs Signoret. Trois fromageries produisent aujourd’hui du Bleu, au moins deux autres ont prévu de le faire. « On vise 400 t, et on espère augmenter les prix de 1,50 €/kg, dont 0,50 € pour l’association et 100 €/t pour le producteur », indique Sébastien Brun, qui prévoit un budget annuel de 80 000 € pour le fonctionnement de l’association (embauche d’un salarié, contrôles, communication…).

Bérangère Lafeuille
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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