La maison montbéliarde est à un tournant

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Certains auraient voulu que l’affaire se traite dans le microcosme des responsables montbéliards. Les syndicats d’éleveurs en ont décidé autrement. Lors du Sommet de l’élevage, une affichette a été accrochée entre les panneaux des vaches en concours, où était inscrit : « Je suis éleveur montbéliard. Je soutiens Montbéliarde Association ». Passé le salon, les réseaux sociaux ont pris le relais.

Cette action répond aux débats qui depuis cet été intoxiquent la maison montbéliarde, créée il y a quatre ans. On sait son équilibre précaire lié à la seule volonté des trois organismes de sélection qui la composent – Umotest, Eva Jura et les Éleveurs montbéliards – de lui déléguer les tâches qui leur sont dévolues à la suite de la réforme du RZUE (règlement zootechnique européen). À savoir : la définition des objectifs de sélection, la tenue du livre généalogique et la promotion raciale.

Deux visions du futur aux antipodes

Ce n’est pas un secret, ces trois organismes de sélection, entreprises concurrentes sur le marché de l’IA, n’ont pas du tout la même vision de ce que doit être la maison montbéliarde. Celle du groupe Umotest est « minimaliste », et lui envisage des missions très limitées. Eva Jura et les Éleveurs montbéliards en ont une bien plus ambitieuse, l’imaginant dotée d’une équipe de techniciens au moins aussi nombreuse qu’aujourd’hui (ils sont six), de façon à répondre à l’attente de services neutres qu’appellent nombre d’éleveurs, notamment hors Franche-Comté. Mais aussi pour continuer d’assurer la promotion raciale générique.

Si ce débat de fond est réapparu, c’est que le budget 2021 de l’association subira de forte contrainte. C’était d’ailleurs mécaniquement prévisible, cette dernière ayant revu à la baisse ses tarifs sur les contrats collectifs signés avec les coops d’IA gérant le pointage. La chute du nombre de pedigrees export délivrés, autre source de recettes centrale, pèsera aussi (5 000 depuis le début de l’année, contre 18 000 en 2020 et 20 000 en 2019). On l’aura compris, la maison raciale est à un tournant de son histoire. Aux éleveurs de trancher sur son devenir.

Jean-Michel Vocoret
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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