Après trois ans d’engagement tenu sur un prix moyen annuel à 350 €/1 000 l, qui a donné de la sérénité aux adhérents de l’APBO, Bel refuse d’être déconnecté de la concurrence. Notre observatoire du prix du lait montre un réel décrochage depuis mars (voir page 34). Malgré les primes liées à une alimentation non OGM et au pâturage (21 €), le prix d’avril de Bel passe sous celui de Lactalis pour du lait standard.
Une baisse sans lien avec la valorisation
L’accord conclu pour 2021 prévoit un ajustement conjoncturel exceptionnel, activé pour la première fois en mars. Il est calculé en fonction de l’écart constaté entre l’objectif maintenu à 350 €/1 000 l et le prix moyen de FranceAgriMer sur les douze derniers mois. Cet alignement peut s’opérer à la hausse ou à la baisse. Mais avec la conjoncture de 2020, Bel a payé plus que la moyenne. L’ajustement entraîne une perte de l’ordre de 15 €/1 000 l depuis trois mois.
Et pourtant, la valorisation n’a pas baissé pour l’industriel. « Les négociations commerciales du début d’année se sont bien passées, aussi bien pour les prix que pour les volumes », affirme Gilles Pousse, président de l’APBO. L’analyse des tendances montre un redressement possible du prix à partir de juillet. Mais les livreurs ont perdu de l’argent et de la visibilité tout en conservant les contraintes du cahier des charges. Une situation qui passe d’autant plus mal que les cours des matières premières explosent.
Cet exemple a quelque chose de décourageant. Les contrats, les formules de prix, les efforts des éleveurs, tout ce bel édifice au service de la valorisation ne résiste pas au dogme en vigueur dans bien des laiteries : le bon prix est celui qui est proche de la concurrence. Les industriels s’observent et s’alignent volontiers sur le moins-disant.
Espérons que Saint-Père, qui a pris la place de Bel en tête de notre classement (Bretagne - Pays de la Loire), saura tenir bon.
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