«On est motivés le matin en se levant pour aller traire »« On se sent respectés par notre laiterie »« On n’est pas inquiets pour l’avenir de notre ferme ». Les témoignages entendus à l’AG de la Laiterie de Saint-Denis-de-l’Hôtel (LSDH) tranchent avec l’ambiance pesante qui règne dans les campagnes. Voyez-y le résultat de la stratégie réussie d’une laiterie ayant autant besoin de ses producteurs que ces derniers ont besoin d’elle… Une laiterie collectant historiquement dans une région Centre où beaucoup auraient, sans un prix motivant, abandonné le lait pour des cultures… Un transformateur condamné, donc, à aller chercher de la valeur ajoutée et la partager.
90 % de lait 1er prix en 2005, 60 % de lait identifié en 2020
Le contexte de départ n’était pourtant pas le plus favorable : un marché du lait liquide structurellement en recul – jusqu’au Covid-19 –, de surcroît en MDD. C’est en différenciant et segmentant son offre que LSDH a créé cette valeur. « En 2005, 90 % de nos laits étaient des premiers prix. En 2020, nous travaillons à plus de 60 % dans des filières de lait identifié », explique Emmanuel Vasseneix, PDG du groupe, dont l’activité n’est pas limitée au lait (boissons, jus de fruits… et un pôle végétal, pour 900 M€ de chiffre d’affaires). LSDH a aussi beaucoup investi dans ses outils, comme le site de Varennes-sur-Fouzon (Indre) dédié au conditionnement du lait. Depuis 2008, 70 M€ d’investissement en ont fait l’une des usines les plus efficaces du secteur. On y traite 350 Ml/an avec 250 salariés… Plus de 35 semis de 25 000 l digérés chaque jour, 7 jours sur 7.
Plus de 390 €/1000 l, en 2020
La montée en gamme sur des filières tracées s’est doublée de contrats tripartites signés avec des distributeurs (1) et ses producteurs : 430 exploitations, dont 382 à l’APLBC (2) et 44 à la coopérative de Bresse-Val de Saône. Sur les 280 Ml collectés en propre, 60 % sont aujourd’hui couverts par des tripartites, avec des prix de base variant de 350 à 390 € selon les produits et les cahiers des charges. Les trois quarts de la collecte répondent aujourd’hui aux standards d’un « lait équitable » : non OGM, pâturage minimal de 10 ares, diagnostic bien-être animal Boviwell… Sur ces 210 Ml, près de 80 Ml sont payés sur une base de 390 €/1 000 l, dont 61 Ml en lait C’est qui le patron ? !.
Avec, en 2020, 30 % des livraisons mensuelles en lait C’est qui le patron ?! et le reste bénéficiant d’une prime non OGM de 14,40 €, les producteurs APLBC ont été payés 392,20 €/1 000 l de moyenne prix TPQC. Ceux de Bresse, avec 92 % de lait CQLP ?!, 395,96 €.
Jean-Michel Vocoret
(1) Système U, Auchan, Monoprix, Casino, Carrefour, Lidl.
(2) Association des producteurs de lait du bassin Centre.
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