L’automne dernier, une partie de l’Orne et du Calvados a entamé sa troisième prophylaxie renforcée contre la tuberculose bovine. Si cette campagne participe à la conservation du statut indemne de la France, indispensable à l’exportation des produits laitiers en dehors de l’Europe, elle met les éleveurs sous pression et complique la vie des industriels. La réglementation oblige ces derniers à collecter séparément le lait des élevages mis sous surveillance (7 à 10 jours) pour le thermiser. Une fois pasteurisé, il ne présente plus de risque à la consommation.
Les entreprises Lactalis et Gillot les excluent tout de même de leurs transformations. Comme aucun de leurs sites n’est exclusivement dédié au débouché français, elles craignent de se voir refuser des marchés de grand export, y compris désormais le Royaume-Uni. Les laits sont détruits par des méthaniseurs équipés d’un système d’hygiénisation, par l’entreprise d’équarrissage ou jetés dans la fosse à lisier. Cette dernière solution suscite bien souvent l’incompréhension et la colère des éleveurs touchés, mais aussi la désapprobation de la DGAL. « Cela peut compromettre la réglementation sur les épandages appliquée dans les élevages concernés. Nous demandons que les laiteries organisent la destruction des produits. »
Quatre nouveaux foyers
De son côté, Eurial est en mesure de traiter puis transformer la collecte séparée en produits vendus en France. Dans tous les cas, les industriels payent aux éleveurs les volumes écartés, conformément aux contrats signés. En 2019-2020,plus d’une centaineont été mis sous surveillance et deux nouveaux foyers ont été identifiés. Cette année, quatre viennent de l’être à la suite de la prophylaxie.
La tuberculose bovine n’est pas qu’une préoccupation normande. À l’échelle nationale, le Cniel travaille avec la DGAL pour mettre de l’huile dans les rouages. En octobre, un nouveau test devrait réduire de 42 jours à 15 l’attente lorsque la suspicion est forte. Une harmonisation des règles d’abattages dans les départements est aussi sur la table avec l’espoir de réponses plus graduées. Enfin, pour aider les éleveurs dans leur lutte contre la maladie, le plan de relance prévoit des aides à l’investissement (pacte biosécurité).
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