Les revenus fléchissent en 2020

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Estimations. Le résultat courant par unité de main-d’œuvre des éleveurs laitiers spécialisés baisse en moyenne de 500 à 6 000 € en 2020. Le recul frise les 10 000 € pour les exploitations mixtes.

Chaque année, Idele estime les revenus des éleveurs laitiers sur la base des données du réseau Inosys. « Nous appliquons des indices d’évolution poste par poste », indique Yannick Pechuzal, qui participe à ces travaux. Le réseau regroupe 450 élevages couvrant la diversité des systèmes de production français. Ils présentent en moyenne des dimensions, des résultats technico-économiques et donc des revenus supérieurs à la moyenne française, même si cette tendance est moins nette en montagne, là où les aides pèsent lourd.

Ces élevages subissent les mêmes aléas économiques­ et climatiques que les autres. Les tendances que l’on y observe se retrouvent ailleurs. D’où l’intérêt de la publication, en février, des estimations pour 2020 (1).

Les volumes de livraison augmentent en conventionnel, ce qui n’est pas le cas en moyenne française. Ils restent stables en bio. Le prix du lait accuse une baisse de l’ordre de 5 €/1 000 l en plaine, un peu moins dans le Massif central. En revanche, il progresse de 15 à 25 € pour les AOP de l’Est, souvent en compensation d’une baisse négociée des livraisons. La consommation d’aliments et les achats de fourrages s’envolent en lien avec la hausse de la production mais aussi avec la sécheresse. L’évolution des prix reste modérée sur la période.

Les exploitations mixtes sont pénalisées. En grandes cultures, la hausse des prix ne compense pas les pertes de rendements, et les coproduits viande ont chuté. Les aides structurelles varient peu par rapport à l’année 2019. En revanche, les aides conjoncturelles changent, notamment du fait du programme du Cniel visant à inciter les éleveurs à réduire la production.

Mais surtout, à la fin février 2021, les aides attendues pour compenser les pertes dues à la sécheresse ne sont toujours pas actées. Elles ne sont donc pas intégrées, contrairement à 2019. Ces aides devraient baisser car elles se basent sur les pertes de rendements par rapport à des moyennes triennales. Or, plusieurs régions ont vécu trois sécheresses consécutives. Par ailleurs, une partie des éleveurs bio ont perdu l’aide au maintien, ce qui affecte leurs résultats.

Des écarts de plus en plus marqués selon les laiteries

Au final, baisse du prix du lait, hausse des charges et absence des aides sécheresse se conjuguent pour faire baisser les revenus. Les spécialisés sont moins affectés (- 500 à 6 000 €) que les autres (- 10 000 €). Partout, on voit les écarts entre exploitations se creuser­. « Sur les prix et les volumes, les contrastes sont de plus en plus marqués selon les collecteurs. On voit aussi que depuis quelques années, le contexte climatique pèse de plus en plus », note Yannick Pechuzal.

Pascale Le Cann

(1) À lire, à partir du 10 mars, sur : http://idele.fr/domaines-techniques/economie/revenu-de-lexploitation.html

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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