Sécurité sanitaire. Les cotisations dédiées à la sécurité sanitaire vont passer, selon les filières, de 5,70 à 10,20 €/1 000 l collectés.
Les accidents sanitaires de 2018 qui ont touché le reblochon rappellent la nécessité, mais aussi la difficulté à maîtriser les risques de contamination bactériologique malgré les dispositifs déjà mis en place. En plus d’une grille de paiement à la qualité exigeante, une démarche de certification « Pass lait cru » est en effet déployée depuis deux ans dans tous les élevages de Savoie et de Haute-Savoie. Douze points en matière d’hygiène de traite, de bâtiment et de qualité de l’eau, sont audités, et 700 élevages visités chaque année.
Une indemnisation collective de 1,1 million d’euros
Destructrices pour l’image du lait cru, ces alertes sanitaires ont aussi entraîné un tri du lait accru qui a été indemnisé collectivement. « Dès qu’il y a suspicion, les laits non conformes sont pasteurisés et écoulés hors filières AOP-IGP », précise Jean-François Laval, directeur des FDCL des Savoie.
Entre octobre 2017 et septembre 2018, le coût d’indemnisation des laits contaminés par les E. coli STEC, Salmonella et Listeria s’est élevé à 1,1 M€. Contrairement à des régions comme la Normandie ou le Massif central où une partie seulement du lait est valorisée en AOP-IGP, les Savoie ne disposent pas d’une grande marge de manœuvre pour effectuer des tris de lait en amont des fabrications : 82 % du lait produit est transformé en fromage à haute valeur ajoutée.
Pour sécuriser ce fonds d’indemnisation et assurer le financement des plans d’accompagnement et de formation des éleveurs, les cotisations vont être augmentées dès cette année. Prélevées sur les factures des laits savoyards, elles s’élèveront désormais à 10,20 €/1 000 l en reblochon (soit + 6 €) et à 5,72 € en IGP tomme, emmental, raclette de Savoie, AOP abondance et tome des Bauges (soit + 1,50 €).
Ces mesures contraignantes sont d’autant plus nécessaires que l’on observe un développement de STEC. Cette bactérie toxique de la famille des E. coli, responsable de toxi-infection grave et moins facilement détectable que les salmonelles, impose un renforcement de la surveillance, aussi bien dans les élevages qu’en fromageries. Rassurant : même si de nombreuses questions subsistent sur ce pathogène, les problèmes de contaminations rencontrées en élevage peuvent être rapidement surmontés. « À partir du moment où les pratiques à risque sont identifiées, les améliorations sont rapides », observe Susana Font, référente technique qualité sanitaire du lait à la FDCL. Un programme de cessations laitières va être proposé aux exploitations en difficulté sur la qualité où les problèmes sont récurrents.
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