La reprise de la SAS Guilloteau par Agrial, à la barbe de son OP, a bouleversé la donne pour les 110 exploitations concernées (38 millions de litres). Pas question pour le groupe coopératif normand d’accorder une plus-value sur le prix du lait par rapport aux laiteries régionales du Sud-Est (Lactalis, Sodiaal, Danone), comme l’avait entériné le fabricant du célèbre Pavé d’Affinois. Elle permettait à ces exploitations, situées à 90 % en montagne, de compenser une partie de leurs surcoûts de production. Cela vaut particulièrement pour la trentaine d’exploitations du Valromey, vallée de l’Ain située entre 350 et 1 534 m d’altitude à l’extrémité sud du massif du Jura, au pied du Grand Colombier.
300 t de droits à produire accordés par le CIGC
Ne se faisant pas d’illusion sur l’issue des discussions toujours en cours entre l’OP et Agrial, une poignée de ses adhérents a décidé de prendre son destin en main. Il y avait une carte à jouer : le fait d’être situés dans la zone de l’AOP comté. Mais le coup n’était pas gagné d’avance. Regroupés dans le syndicat des éleveurs du Valromey, réactivé pour l’occasion, ils ont tenté leur chance… et tiré le gros lot. Leur lettre a trouvé un écho favorable au CIGC, l’interprofession du comté. Elle a prévu de leur octroyer 100 t/an de droit à produire sur trois ans. Et ainsi la possibilité de transformer 3 Ml dans cette AOP qui rémunère aujourd’hui le lait à 550 €/t, en moyenne.
Un projet chiffré à quatre millions d’euros
Sur les vingt-cinq exploitations du syndicat situées en zone comté, quatorze pesant 5,6 Ml se disent prêtes à intégrer cette filière et à investir pour adapter leur système de production. Ils ne sont que deux à travailler déjà en foin-regain, condition sine qua non du cahier des charges. Pour les autres, il faudra abandonner l’ensilage et notamment investir dans du stockage de foin ou du séchage en grange. Certains devront aussi abandonner leurs holsteins… La pré-étude menée par la chambre d’agriculture de l’Ain sur la faisabilité économique du projet sur les exploitations chiffre à 450 €/1 000 l en moyenne le prix minimum à atteindre pour dégager une marge nette d’autofinancement positive. Mais pour cela, il faudra trouver une valorisation à la hauteur pour les 2,6 Ml qui ne seront pas valorisés en comté. Des discussions sont en cours avec des affineurs. Cinq sont en lice. Fabrications de raclette, tomme et fromages bio sont évoquées. L’investissement prévu dans cette fruitière, qui sera en gestion directe (les producteurs y tiennent), devrait se situer autour de 4 M€. Objectif du début des fabrications : 2020.
Jean-Michel Vocoret
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