Cela fait bientôt deux ans que notre pays a choisi – un désastre selon nous – le Brexit. Les négociations progressent lentement dans une ambiance plutôt glaciale. Faute d’information, nous essayons de nous préparer à tout.
Une analyse des différents scénarios envisageables pour la filière laitière vient d’être publiée par Kite Consulting. Cela nous donne une base de réflexion. Il faut savoir que le Royaume-Uni ne produit que 75 % des produits laitiers qu’il consomme. Les importations sont donc importantes. Par ailleurs, nous savons que le système de paiement unique sera remplacé par un autre qui reposera pour au moins un tiers sur des exigences environnementales. L’option la plus probable (35 % selon Kite Consulting) est celle d’un soft Brexit combiné à une livre sterling faible. Dans ce cas, la rentabilité du lait serait proche de celle d’aujourd’hui et notre production resterait stable. Le résultat serait identique avec un hard Brexit et une livre forte (probabilité de 10 %). Les coûts de production et le prix du lait chuteraient, mais la production pourrait se maintenir. L’issue la plus intéressante pour le secteur laitier serait un hard Brexit avec une monnaie faible (probabilité de 30 %). Cela entraînerait une hausse de nos coûts de production. Mais le prix du lait augmenterait aussi et ferait plus que compenser. Nous serions compétitifs par rapport aux importations et la hausse de notre production est estimée à trois milliards de litres dans ce cas. Les importations diminueraient d’autant.
Le pire serait un soft Brexit couplé à une monnaie forte (25 % de probabilité). Les coûts de production reculeraient, mais la chute du prix du lait serait encore plus sévère. Seuls les systèmes herbagers à très bas coût pourraient tenir. Notre production nationale chuterait. Pour rester prêts à tout, nous surveillons nos coûts encore plus qu’avant et nous cherchons à tirer le meilleur profit de nos atouts : l’accès à des terres pour produire nos fourrages, de bons bâtiments, un contrat garantissant les prix avec le distributeur Tesco. Nos investissements se limitent à du court terme, avec un retour assuré sur deux ou trois ans. Pour des dépenses plus importantes, nous ne ferons plus rien tant que nous n’aurons pas davantage de visibilité. »
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