N
ous nous sentons plus proches de nos inséminateurs – ils sont deux à passer sur l'élevage – que de certains administrateurs. » Les turbulences qui agitent depuis plusieurs années la normande n'entament pas la motivation pour leur race de Rémy et Laurent Corbet(1), à Landemont (Maine-et-Loire). Ils refusent de se laisser abattre par l'implosion du schéma normand GNA, il y a quelques mois, puis par l'annonce en mars de discussions entre Amélis et Créavia. Les deux frères croient en la normande et l'ont affirmé clairement fin mars, lors d'une journée portes ouvertes organisée par le constructeur de leur nouveau bâtiment. « Les éleveurs qui le souhaitent doivent, dans le respect des choix de chacun, mener ensemble un travail de terrain en phase avec leurs objectifs. Ce sont d'abord ceux qui traient les vaches chaque jour qui savent ce dont ils ont besoin ! » L'élevage, qu'ils conduisent en Gaec avec leur mère Marie-Madeleine, a opéré sa mutation vers la normande en 1987 sous l'impulsion de leur père Eugène, aujourd'hui retraité mais toujours très présent. Les fils continuent le travail entrepris, avec des idées précises et une méthode bien à eux. S'ils sont familiers des concours. « Ce n'est pas uniquement pour la compétition, mais parce que cela permet de se comparer et de parler technique et choix génétiques entre éleveurs. » « Précocité », « carrière », « fertilité », « mamelle » : leurs choix à eux étaient affichés en grand au-dessus des vaches présentées à plus de 200 visiteurs.
Prudence face à la génomique
Les éleveurs qui appartiennent au groupe PMS (Partenaires motivés de sélection) n'ont pas souscrit de contrats avec leur entreprise de sélection en vue d'un suivi génomique . « Nous ne sommes pas contre la génomique, c'est un super outil. Mais il faut aussi garder du testage. Nous craignons parfois que les schémas de sélection ne soient tentés par un certain opportunisme. Or, nous, nous allons être éleveurs durant quarante ans. Il nous faut de la continuité. Et nous sommes attachés à l'idée de faire vivre des lignées. » Sans négliger pour autant la variabilité : « Nous utilisons 24 taureaux, dont certains sont récents. Mais nous n'hésitons pas à aller en chercher d'autres, plus anciens… et sans surprise. » Rémy et Laurent Corbet y voient un atout, notamment parce qu'ils vendent régulièrement des génisses et vaches en lait, et pour s'assurer d'animaux à plus de 9 000 kg dès leur première lactation. Au-delà, ce qui sous-tend avant tout leurs efforts, c'est l'envie de garder un métier gratifiant : « Nous avons 100 vaches en salle de traite matin et soir. Nous voulons pouvoir traire chacune d'elles avec plaisir… »
GWENAËL DEMONT
(1) L'exploitation : 200 ha (dont 130 ha de prairies) pour 715 000 l de quota et 110 vaches à 43,7 TB et 36 TP.
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