L'incompréhension des éleveurs vis-à-vis des accords de prix signés ces derniers mois par la FNPL a fait naître des velléités de refus d'une politique de consensus. Car les syndicats minoritaires comme les non-syndiqués ont eu le sentiment que, cette fois, il fallait engager la lutte pour se faire entendre. En Loire-Atlantique, l'idée de créer une intersyndicale a germé sur le front des manifestations.
Un mot d'ordre : la maîtrise pour des prix
Le 2 juin, alors que le Cniel enchaîne les réunions pour tenter de parvenir à un accord de prix, la Confédération paysanne (CP) organise un rassemblement sur un site de transformation pour entretenir la pression. Pour une action qui se voulait symbolique, elle a la surprise de mobiliser très au-delà de ses adhérents. Durant deux jours, les manifestants ont tourné pour occuper la place, avec la présence de plusieurs dizaines, voire de centaines de personnes, même au coeur de la nuit. Un contexte favorable aux échanges et à l'émergence d'idées. Dans la foulée, une « assemblée générale des producteurs de lait » réunit 400 personnes. À la tribune, des représentants de la CP, de la Coordination rurale (CR) et des non-syndiqués. Dans la salle, quelques représentants de la tendance majoritaire tentent de défendre leur ligne. Car la FNSEA s'est comme toujours opposée à l'idée d'une intersyndicale.
Le mouvement se poursuit et un tract commun est édité : les éleveurs se retrouvent autour de l'impératif de « la maîtrise pour des prix ». Tous semblent avoir compris que l'enjeu est politique et européen.
Le 26 juin, 400 personnes et 200 tracteurs bloquent Nantes. L'action visait à sensibiliser les politiques. Mais la mort de Michael Jackson occulte toute autre actualité ce jour-là…
Durant l'été, les liens se sont distendus pour de multiples raisons. La CR s'est recentrée sur un objectif unique, la grève du lait. Une partie des indépendants a rejoint l'Apli. Le refus du préfet de rencontrer des représentants de non-syndiqués qui, par nature, ne sont pas représentés, complique les choses. On peut également citer les tentatives de récupération de ces éleveurs libres par les structures en place, le manque de moyens et de logistique pour organiser des actions, ou encore les pressions supposées du syndicalisme majoritaire…
Dommage. Car la logique libérale qui s'impose petit à petit est loin de faire l'unanimité. Et tout le monde ne fait pas confiance à la FNSEA pour s'y opposer.
Dès la rentrée, la CP va relancer ses actions sous sa propre bannière, pour tenter de peser sur les décisions qui doivent être prises à Paris ou à Bruxelles.
PASCALE LE CANN
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
Le marché du lait Spot s’agite avec la rentrée
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
Facturation électronique : ce qui va changer pour vous dès 2026
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
L’agriculture biologique, marginalisée d’ici 2040 ?