« Avec 53 ha de SAU, mon objectif est de produire le maximum de lait à la vache. Il n’est donc pas question de réduire la quantité de correcteur azoté et de concentré de production. De même, je ne veux pas renoncer à la qualité des aliments que j’exige du fabricant. L’économie réalisée ne compenserait pas la baisse du lait. Je veux des concentrés efficaces grâce à des matières nobles. Pour le correcteur azoté : tourteaux de soja, de colza et de tournesol pour les acides aminés. Pour le concentré de production : méthionine, vitamines, zéro urée et zéro huile de palme. J’actionne plusieurs leviers pour amortir l’envolée de leur prix. Le premier : être réactif en suivant quotidiennement les marchés. En juin dernier, j’ai passé un contrat pour le correcteur azoté à l’auge. Je suis couvert jusqu’en septembre pour un prix moyen de 379 € la tonne. C’est 22 € de plus qu’en 2020.
« Les fabricants d’aliments mis en concurrence »
Le deuxième : je mets en concurrence trois fabricants d’aliments qui sont dans les clous de mes exigences. Cela me permet de moins subir les hausses, en particulier pour le concentré de production pour lequel je ne contractualise pas. Je ne change pas ma stratégie d’une « VL » efficace. En contrepartie, je n’en distribue pas des quantités astronomiques, c’est-à-dire un maximum de 4,5 kg par vache pour éviter la substitution aux fourrages. De même, quel que soit le prix, je ne change pas les aliments choisis pour les génisses jusqu’à leur 7 mois. Il n’est pas question que leur croissance soit retardée par des concentrés moins techniques.
« Mes 3 hectares de luzerne sont déshydratés »
C’est surtout ce que je produis sur l’exploitation qui me permet de tamponner la fluctuation des marchés. Toutes les prairies sont pâturées et les 26 ha de maïs sont précédés d’un couvert ray-gras d’Italie + trèfles. Vingt hectares sont ensilés. Six sont déshydratés en brins longs par la coopérative Deshyouest et destinés aux vaches. Mais c’est la luzerne déshydratée en brins longs à 17-18 % de MAT qui joue un grand rôle dans l’autonomie protéique que je développe, en dépit de ma faible surface. Les vaches en reçoivent toute l’année 4 à 5 kg. La marge sur coût alimentaire calculée chaque mois à la vache par le contrôle laitier m’aide à piloter mon troupeau. En 2020, j’ai distribué 1,68 t de concentrés par vache soit 150 g par litre. »
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