« J’ai implanté un mélange luzerne-dactyle, riche en légumineuses, pour l’intégrer à la ration des laitières. Quels sont les équipements les mieux adaptés pour réussir un enrubannage de qualité ? » Un éleveur de l’Aisne
réponse de l’expertstrong
D’un point de vue économique, le meilleur outil est celui déjà disponible sur la ferme ou à la Cuma. Les quantités de luzerne incorporées dans la ration sont souvent restreintes en élevage laitier. Des réglages adaptés optimiseront la qualité de l’enrubannage de légumineuses sans se lancer dans un cycle d’investissements (8,3 ha de luzerne/exploitation en moyenne en 2016). Tout commence par le semis. Il s’agit d’obtenir un lit de semence plat et régulier, pour ne pas remonter de la terre dans le fourrage lors de la récolte. La fauche est réalisée à 7-8 cm après disparition de la rosée. Là encore, la hauteur de coupe vise à éviter les contaminations par de la terre, et à faciliter le séchage et la reprise du fourrage lors des opérations suivantes. En outre, cela préserve les bourgeons se trouvant dans les premiers centimètres de la tige, pour un redémarrage plus rapide de la prairie. Les faucheuses conditionneuses à doigts ou à fléaux sont à éviter, car très agressives vis-à-vis des feuilles de légumineuses. Les pertes mécaniques enregistrées en station lors de l’opération de fauche vont de 8 à 11 %, avec un régime du conditionneur à 1 000 tours/min et la tôle à l’aplomb du conditionneur serrée. Des réglages tels que l’effacement des peignes, le desserrage de la tôle de conditionnement et la réduction de la vitesse du conditionneur, lorsque l’outil le permet, limitent ces pertes à 6-8 % de la biomasse sur pied. On préférera la faucheuse rotative classique, la moins agressive (1 à 3 % de pertes) et qui étale largement l’andain. La faucheuse conditionneuse à rouleaux est l’outil idéal, mais aussi un investissement élevé. En écrasant le fourrage, elle évacue l’eau des tiges, et commence à faire la différence dès que le fourrage atteint 45 %, ce qui constitue un réel avantage en fin de séchage. Mais pendant les premières heures, ce qui fait la différence pour sécher l’herbe rapidement et de façon homogène, c’est l’étalement de l’andain : soit en ouvrant au maximum les déflecteurs, soit en actionnant les options permettant d’étaler l’andain entre 80-85 % de la largeur de coupe. Un bémol : sur sol légèrement humide, on évitera de former des andains plus larges que l’entre-roue du tracteur pour ne pas souiller le fourrage.
Un objectif : sécher vite et de façon homogène
Un éparpillement large (>80 %) peut permettre de faire l’impasse sur le fanage. Mais dans les faits, cette opération est souvent indispensable juste après la fauche, pour un séchage homogène du fourrage dès que le rendement dépasse 3 tMS/ha ou avec des andains étroits de conditionneuse. Lors de cette opération, il ne faut pas hésiter à descendre le régime de la prise de force à 450, voire 350 tours/min. L’andainage se fait avec la rosée du matin, sur des feuilles réhumidifiées et non cassantes. Les andaineurs à soleils offrent un débit de chantier plus élevé, mais produisent des andains moins aérés lorsque la biomasse est importante. Les andaineurs avec pick-up et tapis de déchargement sont bien adaptés pour faire des andains aérés sans agresser le fourrage. Ils se démocratisent mais restent très coûteux pour de petits chantiers. Là encore, les giro-andaineurs, très répandus, doivent être utilisés sur un fourrage réhumidifié pour conserver les feuilles jusqu’au pressage.
Enfin, l’objectif du pressage est d’obtenir une balle dense et régulière pour chasser l’air du fourrage, mais aussi pour une bonne tenue des balles, afin de prévenir les déchirures du plastique lors du stockage. À ce titre, la presse à chambre variable et l’utilisation de filets sont mieux adaptées. Mais quelle que soit la presse, pour obtenir des balles denses, il faut un andain fourni et régulier afin de valoriser tout le volume de la chambre et un taux de MS entre 50 et 60 %. Il vaut toujours mieux presser un fourrage sec avec une presse à chambre fixe qu’un fourrage humide avec une chambre variable. Que ce soit en matière de conservation ou de performances zootechniques, tout milite pour le préfanage !
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