S'il ne pèse pas très lourd dans le coût alimentaire, le poste CMV et oligo-éléments varie beaucoup d'un élevage à l'autre. Il y a des économies à faire.
INDISPENSABLES AU BON FONCTIONNEMENT DES TROUPEAUX, les minéraux et oligoéléments entrent pour 13 % dans le coût alimentaire, alors qu'ils ne représentent que 5 % des quantités de concentrés achetés. Les prix de ces produits évoluent dans une large gamme. Et les plus sophistiqués, qui sont aussi les plus chers, peuvent être présentés comme une réponse aux préoccupations des éleveurs en termes de santé des animaux. En effet, on invoque souvent le rôle d'une bonne nutrition minérale pour améliorer les résultats de reproduction. Un sujet qui touche de plus en plus d'éleveurs alors que les performances tendent à se dégrader. L'augmentation de la taille des troupeaux et donc de la charge de travail n'y est pas étrangère.
LES CMV NE CORRIGENT PAS LES DÉFAUTS DE LA RATION
Pourtant, les résultats des éleveurs qui investissent dans ce poste ne sont pas à la hauteur des espérances (voir tableau). Avec une charge de 11 €/1 000 l, ils ont des résultats de reproduction inférieurs à ceux du groupe qui maîtrise ce poste. Les frais vétérinaires évoluent de la même manière. « Les difficultés de reproduction sont le plus souvent liées à des déficits en énergie ou en azote, et à la génétique, précise Didier Désarménien, à la chambre d'agriculture de la Mayenne. On ne peut donc pas les corriger qu'avec des minéraux. » Il réagit à des dérives constatées sur ce poste dans certains élevages suivis par la chambre. « Les résultats des 80 exploitations des réseaux des Pays de Loire montrent qu'on peut donner un objectif de 5 €/1 000 l pour les minéraux et oligo-éléments. Payer plus du double donne peut-être une impression de sécurité mais, au vu des résultats, cela ne se justifie absolument pas », poursuit Didier Désarménien. Sur le terrain, si une majorité connaît son coût alimentaire, rares sont ceux qui connaissent celui des minéraux. Même si l'économie possible n'est pas énorme, elle est tout de même bonne à prendre.
ANALYSER LE FOURRAGE PRINCIPAL
Le raisonnement des achats doit se faire en fonction des apports de la ration de base. Les tables de l'Inra donnent des valeurs pour les matières premières. Celles des fourrages sont plus variables. Les analyses faites en Pays de Loire montrent qu'elles vont du simple au double. Elles dépendent de la conduite de la culture mais aussi du rendement, de la nature du sol… Il est donc utile d'analyser le fourrage principal distribué aux vaches. Cette analyse peu coûteuse (10 à 50 € selon le nombre d'éléments recherchés) permet de calculer les apports et d'évaluer les besoins complémentaires. Reste ensuite à choisir les produits. Une enquête réalisée par la chambre des Pays de la Loire, en 2003, avait montré la grande disparité des prix des produits, indépendamment de leurs qualités. Il n'existe pas de lien automatique entre le prix et l'efficacité d'un produit. Donc, à formule équivalente, mieux vaut choisir le moins cher. Didier Désarménien conseille aussi d'éviter l'incorporation de la totalité des CMV dans les concentrés, afin de mieux maîtriser les quantités distribuées.
PASCALE LE CANN
Selon les élevages, les vaches consomment de 50 à 150 kg de minéraux par an.
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