LES OBSERVATOIRES DE POUSSE DE L'HERBE donnent des informations sur sa croissance. Chaque semaine, à l'aide d'un herbomètre, dans les exploitations qui constituent le réseau, un technicien mesure la hauteur d'herbe des parcelles dédiées aux vaches. La différence de hauteur d'une semaine sur l'autre est convertie en kilos de matière sèche par hectare. La moyenne des mesures est calculée, ce qui donne une croissance journalière.
« Cela permet de faire une projection sur la semaine suivante et de donner des conseils, explique Guilène Duboc, d'Orne Conseil Élevage (OCE). Par exemple, en fonction de la quantité de maïs-ensilage distribuée, nous indiquons la surface nécessaire pour couvrir l'ingestion. »
Dans l'Orne, ce dispositif est en place depuis 2003. Les informations sont diffusées via les sites internet de la chambre d'agriculture et d'OCE.
LA VALEUR DE LA MAT LIÉE À LA HAUTEUR D'HERBE
Force est de constater que ces informations ne sont pas suffisantes pour rassurer les éleveurs sur la qualité de ce que consomment leurs vaches. La pratique du pâturage bute sur l'absence de données concernant la valeur alimentaire de l'herbe à l'instant T. L'analyseur AgriNIR d'OCE y répond en partie. Depuis le 11 avril, il fournit la valeur en matière azotée totale des parcelles que les laitières pâtureront lorsqu'elles auront fini celles en cours. « Cela permet d'ajuster la correction azotée (ci-dessus). » En amont, il a fallu étalonner AgriNIR sur l'herbe verte. « L'an passé, l'Inra du Pin-aux-Haras nous a transmis les analyses biochimiques de 90 échantillons de différentes espèces et variétés, prélevés dans le cadre de ses travaux. De notre côté, nous avons spectré ces mêmes échantillons et avons transmis tous les résultats à un laboratoire pour calibrer AgriNIR. »
D'année en année, les valeurs en MAT enrichiront une base de données et constitueront à terme un référentiel, comme cela existe désormais pour la croissance de l'herbe. « En attendant, quand la saison de pâturage 2014 sera terminée, nous comparerons les valeurs en MAT constatées avec celles des tables Inra. Cela nous permettra d'affiner l'établissement des rations. » Et pour l'heure, la seule analyse que l'on peut faire concerne les résultats de MAT et de hauteurs d'herbe. « La valeur de la première diminue lorsque la seconde augmente, observe Guilène Duboc, ce qui traduit une tendance à la dilution de l'azote. »
AgriNIR analyse aussi la matière sèche de l'herbe fraîche pour mieux définir la date d'ensilage et les animaux auxquels il sera destiné. Dans ce but, toujours avec l'aide de l'Inra du Pin-aux-Haras, OCE espère déterminer l'an prochain la teneur en sucres solubles avant et pendant le chantier d'ensilage, et ainsi mieux gérer la récolte et la conservation en silo.
CLAIRE HUE
350 vaches, 3 traites par jour et 12 salariés : une ferme laitière grand format où il fait bon vivre
Angus, Charolais, Blanc Bleu : quelle race préférer pour le croisement laitier ?
Un taureau limousin vendu 22 500 € aux enchères de Lanaud
Décapitalisation : profiter de l’hémorragie pour faire naître un élevage durable ?
Économie, travail, environnement : « S’installer en lait 100 % herbe, mon triplé gagnant »
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe
L’huile de palme est à manier avec précaution
La hausse du prix de l’énergie va changer le schéma de production des fermes d’élevage
Les premières baisses de prix du lait en Europe inquiètent
Cornes absentes ou atypiques ? Signalez-le auprès de l'Onab