Recherche et développement. La récolte fractionnée de la luzerne permettrait de concentrer et de conserver, dans environ la moitié de la biomasse produite, les trois quarts des protéines disponibles au champ, avec une qualité régulière.
Les feuilles de luzerne représentent une biomasse semblable à celle des tiges, et surtout, elles concentrent au moins les deux tiers des protéines. C’est pourquoi le bureau d’études Trust’ing a évalué l’intérêt d’une récolte ségrégée des tiges et des feuilles.
Dans ces essais, la récolte a été réalisée à l’aide d’un prototype : un outil porté capable de séparer les feuilles, avant de les transférer dans une remorque attenante. La fraction ainsi récoltée est dénommée « partie aérienne riche en protéines » ou parep. « Sa valeur alimentaire est très intéressante, de même que son profil en acides aminés, car les teneurs en lysine et en méthionine s’avèrent supérieures à celles du soja, précise Éric Juncker, chargé d’étude chez Trust’ing. Les feuilles ont aussi une teneur en protéines beaucoup plus stable. » En revanche, les teneurs élevées en protéines et en minéraux de la luzerne lui confèrent un fort pouvoir tampon peu propice à la conservation par voie lactique. Le faible taux de matière sèche des feuilles est par ailleurs favorable à l’écoulement de jus, et donc à la perte de valeur nutritive au silo. Pour une bonne conservation, la parep doit être mélangée à un produit riche en matière sèche et en énergie : des céréales et des protéagineux broyés, ou du tourteau. Le mélange ainsi ensilé est appelé un massaï.
Un aliment digestible
La digestibilité du massaï, quantifiée sur trois vaches de l’Inra Pegase, est comprise entre 70 et 80 %. Avec le triticale, elle est de 4,1 points supérieure à celle de la féverole, et supérieure de 2,3 points avec 40 % de triticale par rapport à 20 %. « Mais compte tenu de la productivité de la luzerne, dans la pratique, il est peu souhaitable d’incorporer une telle proportion de céréales lors de l’assemblage du massaï. » Les valeurs alimentaires des différents massaïs sont en cours d’expertise à la suite d’essais in vivo réalisés cet hiver.
Les tiges laissées au champ sont appelées l’alfib. La dégradabilité de sa matière organique est faible (39 %) comme celle de l’azote (52 %). Mais il sèche vite et peut être enrubanné le même jour que la récolte de la parep, avec des teneurs de 7 à 14 % de MAT selon le stade, c’est-à-dire deux à quatre fois plus qu’une paille de blé.
Un bec de récolte en cours de conception
« Les utilisations potentielles de l’alfib vont de l’alimentation animale à la confection de matériaux de construction ou de production d’énergie. »
D’ores et déjà, un bec de récolte adaptable sur une ensileuse automotrice est en cours de conception. Il devra permettre de récolter, en un seul passage, la parep de luzerne (ou de trèfle violet), puis de faucher les tiges avant le passage du premier essieu pour ne pas abîmer la fibre.
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