Ration. Les cultures intermédiaires mises en place à l’automne auront un rôle important pour compléter les stocks de maïs. De multiples possibilités de cultures ou d’associations d’espèces existent, ainsi que des mélanges prêts à l’emploi.
En plus de présenter un intérêt agronomique et environnemental dans la rotation, l’implantation d’une interculture à l’automne, voire en fin d’été, est une opportunité de produire davantage de fourrages et diversifier la ration des animaux. Le panel des cultures et mélanges d’espèces utilisables est très large. Le choix de l’éleveur va dépendre notamment des besoins du troupeau, des dates de récolte de la culture précédente et d’implantation de la suivante, ainsi que du contexte pédoclimatique.
Céréales et légumineuses
Une première option est l’association de céréales et de légumineuses, récoltée de façon précoce (stade début épiaison/épiaison des graminées) ou au stade immature des céréales (laiteux-pâteux). La récolte précoce va donner un fourrage de grande valeur nutritionnelle, notamment en matière azotée totale (jusqu’à 17 % de MAT), intéressant pour des vaches laitières à haute performance ou l’engraissement de bovins viande. En revanche, le rendement, entre quatre et sept tonnes de matière sèche (MS), sera inférieur à celui d’un ray-grass d’Italie.
Avec une récolte immature, le rendement peut atteindre huit à douze tonnes de MS, mais le niveau de MAT sera plus faible (8-10 %). Le fourrage obtenu sera utile pour apporter des fibres dans les rations à base d’ensilage de maïs, ou en tant que ration complète pour des génisses ou des bovins viande. Il faudra viser un taux de MS de 30 à 35 % pour garantir une bonne conservation.
Les espèces à privilégier pour la récolte précoce sont l’avoine rude ou noire, le seigle multicaule (appelé aussi « seigle forestier »), et dans les légumineuses, la féverole, le pois fourrager, la vesce commune ou velue. « Les légumineuses étant des plantes de lumière et de jours longs, il faudra augmenter un peu leur densité dans le cas d’une récolte précoce », estime Guillaume Métivier, ingénieur chez le semencier Jouffray-Drillaud. Pour une récolte au stade immature, on optera plutôt pour l’avoine noire, le triticale ou le blé, avec de la féverole, du pois fourrager ou de la vesce commune. Le choix du type de récolte (précoce ou immature) dépend aussi de l’implantation de la culture suivante (culture de printemps, prairie longue durée). « Un semis de prairie sous couvert de méteil avec des espèces pas trop agressives se passe très bien, observe Guillaume Métivier. La fétuque ou le dactyle, par exemple, vont s’implanter lentement, en étant protégés du froid par le mélange céréalier. Il faudra privilégier une récolte plutôt précoce pour limiter la compétition vis-à-vis de la lumière et de l’eau. L’avantage d’un tel semis est d’obtenir une prairie propre. »
Graminées et légumineuses
Une deuxième option possible pour l’interculture est la dérobée fourragère à base de graminées et de légumineuses. « Une association de ray-grass d’Italie avec une légumineuse produit 10 à 20 % de rendement supplémentaire, et 10 à 20 % d’énergie et de protéines de plus qu’un RGI seul, déclare Cédric Pasquier, chef de marché semences chez Jouffray-Drillaud. De plus, avec l’effet légumineuses, la fertilisation azotée peut être réduite de 30 à 50 unités. »
Pour obtenir une bonne qualité de fourrage, les coupes doivent être programmées avant le stade épiaison des graminées et en début de bouton-floraison des légumineuses. D’après le Groupement national interprofessionnel des semences et plants (Gnis), pas moins de 26 espèces (lire encadré) sont utilisables pour répondre aux différentes situations. Il faut réfléchir notamment à la période prévue d’exploitation (automne et/ou hiver et/ou printemps) et au mode de valorisation (pâturage, fauche, affouragement en vert). « Les climats automnaux se suivent et ne se ressemblent pas, souligne le Gnis. Il est intéressant d’associer des espèces dont au moins une d’entre elles se développera bien s’il fait chaud et sec, une autre s’il fait froid et sec, une troisième s’il fait froid et humide. Il est aussi possible d’associer des espèces complémentaires dont certaines s’exprimeront à l’automne et d’autres au printemps. »
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