
Reçus au ministère de l’Agriculture vendredi 10 août 2012, des représentants de l’Apli ont réagi au rapport sur la contractualisation. L’occasion pour eux de défendre à nouveau le développement d’OP transversales et non verticales. A l’échelle européenne, l’organisation Emb, soutenue par l’Apli, a annoncé la création d’une « commission internationale de regroupement des producteurs laitiers » au sein de laquelle France milk board et ses homologues allemands et belges vont « coopérer ».
![]() L'Apli a réaffirmé ses critiques concernant le décret français sur les OP imposé dans la précipitation, selon l'association. (© Terre-net Média) |
Vendredi 10 août 2012, cinq producteurs de l’Apli ont été reçus à leur demande au ministère de l’Agriculture pour évoquer le rapport sur la contractualisation. Devant les représentants du ministre de l’Agriculture, ils ont rappelé leurs doutes quant à l’intérêt de la contractualisation laitière mise en place par Bruno Le Maire pour renforcer le pouvoir des producteurs dans la filière laitière.
« Les décisions imposées par décret dans le cadre de la Lma sont en totale contradiction avec les objectifs affichés, expliquent-ils. Le pouvoir des industriels privés, chargés de rédiger les contrats d’achats, se trouve renforcé. Ainsi, dans ces contrats, la gestion des volumes produits, la fixation d’un prix décent et la facturation échappent totalement aux producteurs. »
L’Apli, qui a toujours estimé qu’il fallait prendre le temps de préparer la fin des quotas, celle-ci n’ayant lieu qu’en 2015, s’interroge encore : « Pourquoi cet empressement à la signature alors que le régime des quotas est là jusqu’en 2015 et que les règles européennes ne sont pas fixées pour la suite ? »
Au chapitre de l’organisation des producteurs, l’Apli réagit au rapport en citant un avis de l’autorité de la concurrence datant d’octobre 2009. « Le principe de la concentration et de l’intégration verticale est celui adopté par les coopératives de transformation, dont cependant l’ensemble des acteurs s’accorde à dire qu’elles ne rémunèrent pour l’instant pas systématiquement mieux les producteurs que les industriels privés. »
« le système coopératif n’assure plus ses fonctions »
Concernant les coopératives laitières, l’Apli reste tout aussi critique. « Valorisation de la production de ses adhérents, transparence, démocratie… : le système coopératif français dans sa majorité n’assure plus les fonctions pour lesquels il a été mis en place. Son fonctionnement est comparable à celui des entreprises privées », estime-t-elle.
Comme certaines organisations syndicales, telle que Jeunes agriculteurs qui devrait présenter d’ici début septembre ses propositions sur la gouvernance des coopératives, l’Apli dénonce une nouvelle fois la gestion et la gouvernance des coopératives laitières. « Les coopératives n’ont pas évolué dans leur politique puisqu’elles continuent à développer des projets d’investissements en faveur d’une valorisation en poudre de lait soumise aux fluctuations du marché mondial. »
Les missions des administrateurs de coopératives incompatibles
L’Apli s’interroge aussi « sur la double mission du conseil d’administration des coopératives, entre assurer le fonctionnement de l’outil coopératif qui relève plus d’un outil industriel et dégager un juste retour de valorisation aux associés. Ces deux missions ne nous paraissent plus compatibles. »
Ainsi, « encourager la mise en place d’organisations de producteurs verticales à l’image des coopératives françaises ne permettra certainement pas à la Lma de rééquilibrer les rapports de force dans la filière ».
Et les producteurs de défendre la mise en place d’OP transversales : « Elles seules, rassemblant des producteurs des entreprises privées comme des coopératives sur un bassin, sont capables de redonner aux producteurs la place qu’ils méritent dans cette filière laitière. »
European milk board : une commission pour faciliter la création d’OP transnationales Sur le plan européen, l’Emb (European milk board) a créé, le 8 août 2012 à Bruxelles, une « commission internationale de regroupement des producteurs laitiers ». L’instance a vocation, selon ses représentants, à « mettre en avant des organisations de producteurs de lait au niveau européen ». Pour l’heure, trois OP nationales entendent « coopérer » au sein de cette commission : le Meg Milchboard d’Allemagne, le France milk board de France et la Milcherzeuger interessengemeinschaft de Belgique. « Nous allons coopérer pour élaborer conjointement un contrat-type servant de base pour les négociations avec les industriels. Nous allons également soutenir les projets de création d’OP transnationales » a indiqué Rainer von Hößlin, directeur général du Meg Milchboard allemand. Dans un premier temps, les trois membres de la commission comptent s’informer régulièrement de leurs projets respectifs, et entendent apporter un appui « à la création d’organisations de producteurs et de projets visant à l’indépendance des coopératives vis-à-vis de l’industrie ». |
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