
Le plan Energie méthanisation autonomie azote (Emaa) place la méthanisation au cœur de la problématique environnementale. Explications.
Le nouveau plan Energie méthanisation autonomie azote devrait permettre l'émergence de projets collectifs mobilisant les acteurs du territoire. (©Terre-net Média)Pourquoi la méthanisation peine-t-elle à décoller en France ? On lui reproche d’avoir des démarches administratives trop lourdes, d’avoir un seuil de rentabilité trop élevé pour de petites structures et de ne pas apporter une solution à la problématique de l’azote dans les zones d’élevage.
Pourtant, cette technologie a de nombreux atouts : elle apporte une solution de gestion de certains déchets aux entreprises, elle maintient des activités économiques et des emplois locaux. Elle permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre, de produire de l’énergie renouvelable, de réduire la pollution due au lessivage de l’azote, et de gérer de manière durable des déchets à l’échelle d’un territoire. C’est aussi un complément de revenu pour les agriculteurs grâce à la production de biogaz qui peut être injecté au réseau, ou par la production d’électricité et de chaleur… Le digestat produit est une alternative à l’utilisation d’engrais minéral sur l’exploitation.
Or il existe très peu d’unités de méthanisation agricole en France. Le nouveau plan Energie méthanisation azote (Emaa) va permettre de concilier trois objectifs : développer les énergies renouvelables, améliorer la gestion de l’azote et répondre aux problèmes des déchets sur certains territoires.
Favoriser les projets collectifs
Passer de 90 à 1.000 unités de méthanisation à la ferme à l’horizon 2020 : c’est l’objectif affiché. L’idée forte est de favoriser les unités agricoles collectives. Pour ce faire, le dispositif de rachat de l’électricité à partir du biogaz devrait être amélioré.
Des efforts vont être faits pour favoriser l’émergence de projets et en particulier, les projets collectifs conduits par des groupes d’agriculteurs. L’idée est de développer des animations à l’échelle de territoires, de sécuriser les gisements. Les conseils généraux devront recenser les gisements de déchets de chaque département. Chaque porteur de projet individuel ou collectif pourra s’appuyer sur un guide méthodologique de montage de projet et sur des conseils personnalisés.
Afin de lever les freins, le plan propose de soutenir la planification d’études locales de territoire afin d’analyser les gisements de déchets et permettre la mise en relation des acteurs locaux (agricoles et non agricoles). Les aspects statutaires et fiscaux de la méthanisation pourront évoluer (exemple de la transparence des Gaec). Un guichet unique pour le porteur de projet ou un système d’orientation vers les structures compétentes sera mis à l’étude.
Enfin, un dossier type administratif pour les demandes d’aides et les démarches réglementaires permettra de simplifier l’instruction des dossiers. Tout un volet sur l’innovation sera pris en charge par le plan.
Valorisation des digestats
Le plan Emaa prévoit également l’élaboration d’un guide de mise sur le marché des digestats en vue notamment de faciliter des homologations groupées de digestats issus d’unités de méthanisations agricoles. Cela pourrait simplifier l’export de cet engrais vers les régions céréalières.
Des travaux d’élaboration de procédés post-traitement permettant la valorisation des digestats de méthanisation en remplacement d’azote minéral vers des zones éloignées du site de production des effluents seront mis à l’étude. Des appels à projets vont être lancés. Il est possible de concevoir un pré-projet en vous aidant d’outils en ligne comme Methasim. L’aide d’un bureau d’études s’impose pour bien aborder ensuite la faisabilité technique, économique et juridique.
Des coûts dégressifs avec l’augmentation du dimensionnement :
Installation de 30 kWe | Installation de 100 kWe | Installation de 300 kWe | |
Investissement total | 300.000 euros | 600.000 euros | 1.4 M euros |
Investissement par kWe | 10.000 euros | 6.000 euros | 4.660 euros |
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