
Bousculées par les groupes privés qui comme Lactalis multiplient les offensives sur les marchés mondiaux, les coopératives laitières françaises comptent partir à leur tour à la conquête du monde, faute de quoi elles risquent de péricliter.
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A quatre ans de la fin des quotas laitiers (2015) et en prévision de la course à la production qui va s'en suivre, les coopératives laitières françaises doivent trouver de nouveaux débouchés hors de l'Hexagone, faute de quoi le « déclin » sera « inéluctable », a averti M. Chargé.
Un excédent commercial de 2,9 milliards d'euros en 2009
Pour la France, deuxième producteur européen derrière l'Allemagne, la filière lait est stratégique. Outre les 87.000 exploitations qui en vivent, cette production a généré un excédent commercial de 2,9 milliards d'euros en 2009. A l'instar de Lactalis qui a récemment défrayé la chronique en s'attaquant à l'Italien Parmalat, les grands industriels français sont partis depuis longtemps déjà chasser, avec succès, sur d'autres terres. Les coopératives françaises sont, elles, restées encalminées dans l'Hexagone. Explication: il y a eu un « partage des tâches » entre groupes privés et coopératifs, selon le Haut Conseil de la Coopération Agricole (Hcca). Aux premiers, « la recherche de la valeur ajoutée, la possibilité de choisir leurs producteurs et leur territoire », aux seconds « la contrainte territoriale et la pression des adhérents pour maximiser leur rémunération (...) », précise le Hcca dans un récent rapport, réalisé sous la direction de Philippe Vasseur, ancien ministre de l'agriculture.
En 2009 parmi les 20 leaders mondiaux, la France comptait quatre groupes privés (Danone, Lactalis, Bongrain et Bel) et aucune coopérative. Ce n'est que depuis sa toute récente fusion avec Entremont que la coopérative Sodiaal, connue pour ses marques Yoplait et Candia, figure désormais parmi les géants. Les concurrents européens de la France ont préféré jouer la carte des coopératives. Celles-ci, souvent en situation de quasi monopole, ont obligé leurs adhérents à de sévères restructurations pour partir à la conquête des marchés. C'est le cas notamment de FrieslandCampina aux Pays-Bas. Les coopératives françaises ne veulent pas passer leur tour, avec le risque de voir des milliers de producteurs mettre la clé sous la porte. Outre la fusion entre Sodiaal et Entremont, sur laquelle le gouvernement a pesé de tout son poids, d'autres rapprochements ont eu lieu.
« D'ici 2015 la production de nos coopérateurs va augmenter entre 12 et 13 % »
Laïta est née en 2009 du regroupement des activités laitières de trois autres coopératives (Even, Terrena, Triskalia). Laïta qui commercialise notamment du beurre et des fromages sous la marque « Paysan breton », est désormais la deuxième plus importante coopérative laitière. Elle compte 4.000 producteurs pour un milliard d'euros de chiffre d'affaires. « D'ici 2015 la production de nos coopérateurs va augmenter entre 12 et 13 % », affirme M. Chargé, également président de Laïta. Des « réflexions » et des « pistes » sont à l'étude pour absorber ce surplus de volumes. De son côté Sodiaal est sur le point de signer un important accord avec le fabricant chinois de lait infantile Synutra à qui il devrait livrer près de 300 millions de litres de lait par an.
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