Le Traitement des Odeurs

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Le stockage des déjections animales entraîne des dégagements d’odeur parfois très désagréables. Mais au fait pourquoi un fumier sent-il moins qu’un lisier et pourquoi tous les lisiers n’ont-ils pas la même odeur?. Essayons d’y voir un peu plus clair.

Les odeurs : des gaz instables :

Les déjections animales contiennent des protéines. C’est la décomposition des protéines du lisier et de leurs constituants (soufre et ammoniaque) qui produisent les plus fortes odeurs. Le peu d’air en surface favorise les microbes aérobies qui vontdégrader les protéines ; rapidement le manque d’air favorise lesmicrobes anaérobies qui entraînent la création de gaz irritants et trèsodorants. A l’inverse, le fumier pailleux, plus riche en oxygène provoque uneoxydation des gaz qui en s’échappant deviennent stables et moins odorants.

Le niveau de production des V.L. s’élevant, la richesse de déjections en azote augmente et favorise la fabrication des gaz nauséabonds.

Des gaz très variés :

Les différents gaz émis desdéjections :

GAZ

ODEUR

DENSITÉ

TOXICITÉ

Ammoniaque (NH3)

Très nauséabond

Odeur piquante

Très volatil

Plus léger que l’air

Irritation des yeux, voies respiratoires, peau

Méthane (CH4

)

Inodore

 

Plus léger que l’air

Explosif en mélange avec l’air, asphyxiant, prend la place de l’O2

Monoxyde de carbone (CO)

Inodore

Idem que l’air

Toxicité générale et asphyxiante

Dioxyde de carbone (CO2)

gaz carbonique

Inodore

 

Plus lourd que l’air

Très asphyxiant, prend la place de l’oxygène

mortel en quelques minutes

Hydrogène sulfuré (H2S)

Odeur d’œuf pourri, plus il est concentré moins il sent, par paralysie du système olfactif.

 

Plus lourd que l’air

Très irritant, il provoque une paralysie respiratoire.

A proximité des fosses, les gaz lourds (méthane, CO2, H2S)peuvent être très dangereux et occasionner des lésions irréversibles. Parcontre à l’air libre, seule l’odeur est gênante.

Moins d’odeurs, comment ?

Différentes méthodes existent pour lutter contre lesodeurs :

  • Les activateurs biologiques : leur principe consiste en un apport de bactéries qui orientent les fermentations. Leur action est limitée par temps froid et avec des d’animaux traités aux antibiotiques.
  • La micro aération : cette technique consiste à injecter en fond de fosse des microbulles d’air (2 mm de diamètre) en petite quantité, tout en brassant le lisier de 3 à 10 minutes/heure. L’air favorise les bactéries aérobies au détriment des anaérobies, génératrices de gaz nauséabonds.Cette technique entraîne une baisse de la M.S. (3 à 4 %), donc le lisier est plus liquide et plus homogène, mais également une perte d’ammoniaque (de l’ordre de 20 %).
  • Priver le lisier d’air : lorsque le lisier est privé d’oxygène en totalité, le soufre du lisier se fixe au fer, n’est plus volatil et ne peut être émis comme odeur nauséabonde. La recherche s’oriente actuellement vers cette voie.

 

Le potentiel énergie des Matières Organiques

Si les gaz peuvent être dangereux, les déjections représentent un gisementd’énergie. L’équipement de digesteu

rpermet de récupérer le méthane (CH4) pouvant être utilisé soit pour sechauffer, ou être transformé en électricité. Une VL c’est un litre degas-oil/jour !

 

Maîtriser les odeurs n’est pas simple à résoudre. En effet :

  • Avec pas d’air du tout dans le lisier(couverture étanche en surface) : pas d’odeur.
  • Avec un peu d’air : beaucoup d’odeur.
  • Avec beaucoup d’air : très peu d’odeur, mais une importante évaporation de l’ammoniac.

La gêne occasionnée par les odeurs doit inciter chacun àrechercher des solutions adaptées à son système.

 

PhilippeManteaux
Ingénieur conseil BTPL

 

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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