Charlotte sur la tête et chaussons de papier aux pieds, les contrôleurs de l'Etat arpentent un supermarché de Besançon pour s'assurer que les lots de plats cuisinés contenant du cheval au lieu de boeuf, à l'origine du scandale alimentaire qui ébranle l'Europe, ont bien disparu des rayons.
Bloc-notes en main, elle inspecte le rayon des surgelés et note les références des lasagnes, de la moussaka et du hachis parmentier Findus, pour vérifier que les lots soupçonnés de contenir de la viande de cheval ont été remplacés par d'autres lots. « Depuis cette crise, nous devons vérifier encore plus attentivement les références des lots » de chaque produit et les comparer aux numéros référencés comme suspects par les autorités sanitaires, souligne l'inspectrice.
La traçabilité, « une chaîne dont il faut vérifier chaque maillon »
Chef de service à la Ddcspp du Doubs, Jean-Yves Charvy relève que ses inspecteurs ne se bornent pas aux contrôles liés à l'actualité comme le scandale de la viande de cheval. Ils effectuent tout au long de l'année « un travail de fond comprenant des contrôles réguliers et inopinés des différentes étapes de la filière, du producteur au distributeur », explique Jean-Yves Charvy. Car « la traçabilité est une chaîne, dont chaque maillon doit être vérifié et pas seulement dans les magasins, mais aussi chez les producteurs ou à l'abattage », souligne-t-il. En 2012, les services de l'Etat ont ainsi procédé à quelque 142.000 contrôles sur toute la France, précise-t-il, dans l'objectif « d'être sûr que les informations données au consommateur correspondent bien au produit effectivement vendu ».
Après la vérification du rayon "surgelés", Christine Juan passe au peigne fin la boucherie du supermarché, vérifiant que l'affichage des produits proposés à la vente correspond effectivement à la carcasse en cours de découpe dans la réserve. Numéro de lot, date d'emballage, étiquetage, race, type de viande, rien n'est laissé au hasard par l'inspectrice. A ses côtés, la responsable qualité du magasin la guide dans les rayons et lui présente les documents nécessaires. « On est régulièrement contrôlés par les services de l'Etat, à nous d'être au rendez-vous de la qualité et de la traçabilité de nos produits », estime Daniel Hournon, responsable du supermarché où les contrôleurs peuvent venir sans prévenir dès 6h00 du matin.
D'après Martial Fiers, directeur de la Ddcspp du Doubs, c'est avant tout « aux établissements de faire des autocontrôles, des prélèvements, pour vérifier la bonne qualité de leurs produits ». Les services de l'Etat « vérifient surtout la bonne procédure de traçabilité » et ils « contrôlent la matière des produits seulement quand il y a une suspicion de fraude », précise-t-il. « Il y a parfois des erreurs, souvent dues à de la négligence, mais c'est rare », estime Christine Juan. En cas de faute, les établissements sont dans un premier temps sanctionnés par un avertissement. Puis par un procès verbal, si rien n'a été changé au contrôle suivant, transmis au Parquet pour d'éventuelles sanctions pénales, et la plupart du temps des amendes, même si une tromperie avérée est aussi passible d'un maximum de deux ans d'emprisonnement.
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