L’Allemagne exporte plus de 50 % de sa production

L’Allemagne exporte plus de 50 % de sa production

La fin des quotas laitiers est une opportunité outre-Rhin pour renforcer les capacités exportatrices de produits laitiers tout en maintenant des systèmes de production diversifiés. L’essor de la méthanisation entravera, cependant, le potentiel de croissance de la filière lait.

Vache Prim'holstein
Selon l’Institut de l’élevage (Idele), les exportations pèsent déjà 50 % de la production laitière allemande.
(© Terre-net Média)
Avec un marché domestique à la fois peu rémunérateur, mûr et menacé de décroissance du fait d’une population vieillissante, notre voisin outre-Rhin redéfinit les axes de croissance de sa filière laitière de "l’après quota" en privilégiant l’exportation de produits à forte valeur ajoutée, des fromages essentiellement.

Selon l’Institut de l’élevage (Ide), les exportations pèsent déjà 50 % de la production laitière allemande. L’Union européenne reste le premier marché d’exportations mais les volumes expédiés vers les pays tiers progressent, notamment les fromages et les poudres, encouragés par le développement de la demande des pays émergents et par la baisse (relative) de l’euro.

Toutefois, la main d’œuvre disponible, le développement des biogaz et la redistribution après 2014 des aides entravent le développement de la filière laitière assise sur une diversité de systèmes de production.

40 % de la surface de maïs destinée au biogaz

La main d’œuvre salariée est rare dans le nord du pays où les exploitations sont de grande dimension. Elle est vieillissante dans le Sud et elle est victime de l’exode rural à l’est, dans les ex länder.

Quant à la production de biogaz, elle ampute près de 40 % de la surface en maïs pour nourrir les troupeaux. Certaines exploitations auraient même renoncé à produire du lait. Enfin, la régionalisation des aides après 2014, qui conduira à l’absence de soutien spécifique pour le lait, pourrait dissuader des éleveurs du sud à produire du lait car ces soutiens publics constituent une part importante du revenu des éleveurs.

« La force de la filière allemande réside encore dans la diversité de ses modèles de production : des exploitations familiales dynamiques et qui investissent au Nord, des petits ateliers qui résistent au Sud et des entreprises performantes à faibles coûts à l’Est », note l’Institut de l'élevage (1). « L’Allemagne, où plutôt les Länder allemands, étaient ainsi parvenus, grâce à des politiques spécifiques ou régionalisées en termes de soutiens publics, de fiscalité ou de succession, à la fois à encourager la croissance au Nord et favoriser le maintien au Sud ».

Mais cet équilibre est d'ores et déjà menacé. « Les trois Länder de Rhénanie du Nord-Westphalie, de Basse-Saxe et du Schleswig-Holstein pèsent aujourd’hui pour près de 40 % de la collecte allemande. La taille moyenne des ateliers ne cesse de progresser dans cette région où les investissements en bâtiments sont nombreux ».

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