A l’occasion du colloque sur la valorisation animale du maïs tenu fin septembre, Bertrand Carpentier d’Arvalis fait le point sur la situation contrastée de la campagne 2012.
![]() Les surfaces françaises en maïs fourrage restent identiques à l’an dernier (1.413 milliers d’ha), pour une production estimée par Arvalis à 17,6 millions de tonnes. (© Terre-net Média) |
Web-agri : Comment se présentent les ensilages de maïs ?
Bertrand Carpentier : Avec environ 3.500 grains par mètre carré dans quasiment toutes les situations, les rendements sont globalement corrects, malgré deux à quatre semaines de retard. Les maïs sont totalement ensilés dans certaines régions comme le Poitou-Charentes, l’Auvergne ou les Pays de Loire.
![]() Bertrand Carpentier, Ingénieur Arvalis, Maïs régions Nord (© Terre-net Média) |
WA : Quel impact a eu la météo peu clémente d’avril-mai ?
BC : Au sein d’une même région, il n’est pas rare qu’il y ait eu jusqu’à six semaines de décalage entre les dates de semis. Les maïs précoces de début avril ont pour la plupart récupéré le retard de croissance qu’ils avaient pris suite aux faibles températures d’avril-mai. En Picardie et dans le Nord, les floraisons se sont étalées du 1er au 20 août.
L’absence de pluviométrie au mois d’août accompagnée de fortes chaleurs ont parfois créé des ruptures d’alimentation hydrique, avec des appareils végétatifs qui ont viré de couleur en quelques jours seulement. C’est notamment le cas des semis tardifs du mois de mai qui ont donné des plantes hautes avec peu de racines. Les semis précoces d’avril, qui ne "payaient pas de mine" après la levée, ont souvent mieux tenu le choc du mois d'août grâce à un meilleur développement du système racinaire.
La bonne luminosité du mois de septembre a été favorable au remplissage du grain, mais la composition chimique des ensilages dépendra avant tout du taux de matière sèche à la récolte, et celui-ci a tendance à augmenter au fil du temps.
WA : Pourquoi les éleveurs ensilent avec des taux de matière sèche de plus en plus élevés ?
BC : Grâce aux progrès de la génétique, nous semons une à trois semaines plus tôt que dans les années 80. Et durant les vingt dernières années, l’augmentation moyenne des températures fait que nous avons gagné trois points de matière sèche, soit l’équivalent de 8 à 10 jours. Or, par habitude surement, la date de récolte n’a pratiquement pas changé depuis cette époque. Les taux moyens de matière sèche dépassent régulièrement les 34 % dans les régions chaudes en été comme les Pays de la Loire ou la Lorraine.
Les éleveurs ensilent leurs maïs à des stades de plus en plus avancés, avec un taux d’amidon plus élevé, mais également avec une digestibilité (Dmo) de la partie tige-feuille de moins en moins bonne. Les sélectionneurs travaillent des variétés fourragères dites « stay-green », autrement dit qui restent vertes le plus longtemps possible. Néanmoins, observer régulièrement le remplissage du grain et noter sa date de floraison restent sans doute les meilleurs moyens de ne pas récolter trop tard, au détriment de la qualité du fourrage.



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