Le changement climatique en cours occasionne de nombreuses questions liées aux conditions météo passées, actuelles et à venir. Des questions qui méritent quelques réponses au coeur de cet été 2012 en demi-teinte, selon Frédéric Decker de MeteoNews.
![]() La hausse du thermomètre ne s'est pas traduite par une recrudescence des orages estivaux, ce qui peut paraître paradoxal. (© Terre-net Média) |
C'est un fait, nos étés se réchauffent, rapidement qui plus est. Les deux canicules historiques (août 2003 et dans une moindre mesure juillet 2006) vont dans ce sens. Et nos récents étés pourris (2007, 2011, voire 2012) ? Malgré des conditions perturbées et très humides, ils ont été nettement plus chauds que les étés "pourris" d'autrefois. Avec une moyenne de 18,6 degrés, l'été 2011 a été le plus frais de ces 23 dernières années... mais il se situe 0,7 degré au-dessus de la normale des étés 1951/80 ou encore dans la norme des périodes estivales entre 1971 et 2000 ! Nos références climatiques ont donc changé radicalement en l'espace de trente ans ou moins, le réchauffement local, en France, s'étant accéléré à partir de 1982 et surtout 1988.
L'ensoleillement estival quant à lui tend à baisser
Les nombres de jours de chaleur (25 degrés et plus) et fortes chaleurs (30 degrés et plus) ont nettement augmenté en 60 ans : ils sont 1,5 à 2 fois plus nombreux de nos jours qu'entre 1951 et 1980 ! Contrairement au ressenti humain ou médiatique, nos étés ne deviennent pas plus humides : la France recevait en moyenne nationale 175 mm durant l'été sur la période 1951/80, valeur qui s'est abaissée à 153 mm sur la dernière normale trentenaire (1981/2010), soit une baisse de 12,6 %. Si l'on compare les chiffres décennaux, les années 80 ont été les plus sèches (140 mm) et les années 50 les plus arrosées (196 mm). N'en tirons toutefois pas de conclusions trop hâtives : cette baisse n'est pas très significative et nos 5 à 6 derniers étés, bien arrosés, ont tendance à faire remonter ces chiffres.
L'ensoleillement estival quant à lui tend à baisser ! Ce qui n'est pas forcément surprenant : plus l'air est chaud et plus il peut contenir de vapeur d'eau, donc de nuages. Nous avons perdu 16 heures de soleil sur la saison entre 1951/80 (751 heures) et 1981/2010 (735 heures), soit une baisse de 2,1 %. Cela reste assez peu significatif toutefois et peut s'inscrire dans une variation naturelle de notre climat tempéré. Et les orages d'été ? Aucune évolution ! Le nombre de jours d'orage n'a pas particulièrement évolué au cours des six dernières décennies, augmentant légèrement par endroits, baissant ailleurs... La hausse du thermomètre ne s'est donc pas traduite par une recrudescence des orages estivaux, ce qui peut paraître paradoxal.
L'avenir, même assez proche, risque de confirmer cette tendance : des températures régulièrement en
hausse, y compris pendant les étés sombres et humides, avec des périodes de chaleur plus fréquentes et plus intenses (les périodes de canicules seront probablement plus nombreuses). En revanche, pas forcément plus d'orages, ni de phénomènes plus violents. Les précipitations et l'ensoleillement quant à eux pourraient peu évoluer, conservant un comportement très aléatoire d'un été à l'autre...
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