 Fin novembre 2011, JA avait réussi à réunir autour d'une même table les représentants de la Fnpl, de l'Opl et de la Confédération paysanne pour discuter des problématiques laitières. Mais selon JA, toutes les discussions ont été interrompues après l'annonce, par la Fnsea, de l'ouverture des interprofessions aux syndicats minoritaires. (© Terre-net Média)
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L’organisation de producteur
France Milk Board serait-elle rattrapée par la réalité de l’organisation laitière ?
Les représentants de la structure se sont réunis les 12 et 13 avril 2012 avec ceux de l’Apli, de la Confédération paysanne et de l’Opl, pour mettre en place une stratégie «
à la fois réaliste et fidèle aux ambitions initiales », expliquent-ils dans un communiqué.
France Milk Board, qui a toujours défendu la mise en place d’une grande organisation de producteurs transversale et nationale, et non pas réduite au périmètre d’une laiterie, entend désormais se décliner en sections par entreprise, « tout en restant une OP transversale », pour « poursuivre les négociations entamées avec les industriels ».
« La Fnpl impose ou propose les moyens de pression »
En revenant à une structuration par entreprise, l’OP soutenue par l’Apli et les syndicats minoritaires semble ainsi s’adapter à la réalité du terrain, mais continue de dénoncer fortement le rôle de la Fnpl qui, depuis les débuts de la mise en place de la contractualisation laitière, soutient les OP qui se sont structurées par entreprise.
« La Fnpl, non seulement n’agit plus pour défendre les intérêts des producteurs, mais se place ouvertement du côté de l’oppresseur », explique Fmb. La section laitière de la Fnsea « propose ou impose les moyens de pression : allongement des durées de contrat, suppression des primes, arrêt de collecte, non prise en compte des coûts de production. »
Fmb accuse aussi la Fnpl de vouloir « étendre le système coopératif à l’ensemble de la filière laitière afin de conserver le monopole du pouvoir en disposant des volumes, des moyens de production et des producteurs ».
L’organisation, avec l’Apli, la Confédération paysanne et l’Opl, invite ainsi les producteurs à ne pas donner mandat aux OP « pilotées plus ou moins officiellement par la Fnpl », mais plutôt à adhérer à Fmb, gage, selon elle, d’indépendance, de démocratie et de « pluri-représentativité ».
« Un aveu d'échec de France Milk Board »
Réagissant à ces accusations, la Fnpl considère que « pour France Milk Board et ses partisans, ce revirement de stratégie est un aveu d’échec. Fmb finit par suivre le modèle d’organisation par entreprise, que la Fnpl a défendu. Le sens de la responsabilité et de l’intérêt même des éleveurs devrait nous épargner ces querelles de chapelle avec les prochaines élections aux Chambres d’agriculture en ligne de mire », explique le syndicat.
« Le plus important est que les producteurs de lait donnent massivement leur mandat de négociation à des OP. Les éleveurs jugeront celles qui ont fait leur preuve ou pas. »
« Une sortie sans concertation au goût amer »
Jeunes agriculteurs, qui est représenté au sein de la Fnpl, critique cette évolution de Fmb et dénonce les accusations à l’encontre de la Fnpl.
« Cette dernière “sortie”, sans concertation aucune avec ceux qui ont déjà avancé sur ces sujets, pourrait nous réjouir mais nous laisse aussi un petit goût amer, écrit le syndicat. Pourquoi vouloir continuer à diviser quand nous ne proposons qu’une seule chose : structurer. »
Ces déclarations ont fait réagir l’Opl qui, dans un communiqué du 18 avril 2012, expliquent que « Fmb prévoit, depuis sa création, un lien avec les laiteries afin de tenir compte des spécificités de chacune ».
Les OP, otages d’une bataille syndicale
Derrière la succession de communiqués, de déclarations et d’appels « à l’unité » des producteurs de lait, se cachent des divergences de fond quant à la manière de défendre les producteurs face à des industriels qui préparent depuis plusieurs mois l’après-quota.
A neuf mois des élections des Chambres d’agriculture, l’organisation des producteurs de lait, en l’absence du décret français censé l’encadrer, semble devenir l’un des thèmes de discorde entre syndicalisme majoritaire et syndicats minoritaires, au même titre que la gestion de la sécheresse.
« Sur ce dossier de l’organisation des producteurs, nous avions réussi, fin novembre 2011, à discuter avec les représentants de tous les syndicats autour d’une même table. Mais depuis l’annonce, par la Fnsea, de sa proposition d’ouvrir les interprofessions aux syndicats minoritaires, nous n’avons pas pu poursuivre le débat avec ces derniers », reconnaît Jérôme Chapon, responsable du dossier lait chez JA, estimant que le discours des syndicats minoritaires « se radicalise » à l’encontre du syndicalisme majoritaire.
En attendant le décret encadrant les OP, dont la sortie est retardée par les campagnes électorales présidentielles et législatives, l’autre campagne, celle des élections des Chambres d’agriculture promet d’être longue et surtout animée.
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